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Avec Le Temps (Genève)

Un an de guerre en Ukraine n’a pas entamé l’amitié sino-russe…

Le président chinois Xi Jinping prépare une visite à Moscou. Un sommet avec le président russe Vladimir Poutine devrait avoir lieu dans les prochains mois, rapporte mardi le journal américain The Wall Street Journal.

C’est un soir comme les autres sur CCTV, la chaîne de télévision d’Etat chinoise: au journal, après plusieurs reportages sur les dernières visites du dirigeant Xi Jinping à la campagne, place aux nouvelles de la guerre en Ukraine. Comme tous les jours ou presque, les images sont celles des médias russes, qui montrent fièrement des soldats charger des canons pour bombarder les positions ukrainiennes. La rhétorique est celle du Kremlin.

« QUAND XI JINPING ACTE LE RETOUR DE LA GUERRE FROIDE » (LE TEMPS)

« Pékin fustige son «endiguement» par l’Occident, à l’occasion de la réunion de son parlement. Xi Jinping estime que la Chine est désormais la cible d’une «politique d’endiguement, d’encerclement et de répression» mise en œuvre par «des pays occidentaux, emmenés par les Etats-Unis». Le président chinois a fait cette déclaration lundi devant les membres de la Fédération de l’industrie et du commerce dans le cadre de la réunion de la Commission consultative du peuple, l’une des deux chambres du parlement chinois qui tient ces jours-ci sa réunion annuelle à Pékin. Des propos cités par l’agence officielle Chine nouvelle et jugés inhabituels par certains spécialistes de la Chine alors que les tensions avec Washington ne faiblissent pas. »

« Une formulation, surtout, qui rejoint celle de Vladimir Poutine lorsqu’il dénonce l’«Occident collectif» – selon la nouvelle formule consacrée du Kremlin – accusé de vouloir détruire la Russie en soutenant l’Ukraine. »

REELU TRIOMPHALEMENT, XI JINPING ETEND LES LIMITES DE SON POUVOIR

Le dirigeant a été confirmé vendredi à l’unanimité pour un troisième mandat de président. Il renforce l’emprise du Parti communiste sur la société et l’Etat chinois. Samedi, Li Qiang, considéré comme l’un des hommes de confiance les plus proches du président chinois Xi Jinping, a été élu nouveau premier ministre de la Chine. Il succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Seul candidat à ce poste, il a été désigné par 2936 voix contre trois et huit abstentions. Le plébiscite était attendu: il a été total. Xi Jinping a été réélu officiellement président pour un troisième mandat de cinq ans à l’unanimité le vendredi 10 mars: 2952 votes pour, zéro contre, zéro abstention. Le résultat a été salué par un tonnerre d’applaudissements dans le Palais du peuple où sont réunis les délégués de l’Assemblée nationale populaire pour leur session annuelle du 5 au 13 mars.

UNE CHINE EN ORDRE DE BATAILLE
(LE TEMPS)

« Xi Jinping concentre désormais tous les pouvoirs et sans limite de temps » : « Combien de dirigeants démocrates actuels étaient au pouvoir lorsque Xi Jinping est devenu le leader de la Chine en 2012? Sans doute très peu. Et combien de ceux-ci seront encore en fonction lorsque le secrétaire général du Parti communiste renoncera à son poste? Peut-être aucun. Comme sous Mao. Comme sous l’Empire. »

« Après avoir mis au pas le parti, puis réorganisé l’armée, Xi Jinping a cette semaine remodelé l’Etat. Il est le pouvoir. Et il en contrôle désormais l’essentiel des rouages. Il n’est plus un poste clé de l’empire qui ne soit occupé par un loyaliste. Plus un lieutenant qui ne soit dévoué à son culte. Jiang Zemin – qui pilotait la clique de Shanghai – est mort. Hu Jintao – et sa faction des «jeunesses du parti» – a été humilié. Les concurrents d’hier sont en prison. Xi Jinping a aujourd’hui un pays en ordre de bataille. »

C’EST UNE CHINE QUI EST PRETE A AFFRONTER LES DEFIS D’UNE «NOUVELLE ERE».

« Pour Pékin, après des décennies dans l’ombre, le temps de l’affirmation est en effet venu. Cela n’ira pas sans provoquer des frictions avec les puissances établies, Etats-Unis en tête. L’étude de l’émergence et du déclin des empires, la façon d’éviter une guerre sont une obsession des dirigeants chinois. Les théoriciens du parti ont scruté depuis un quart de siècle tous les précédents historiques. Cela se passe rarement bien. La fin de la globalisation économique, si profitable à Pékin, était de ce point de vue prévisible. Washington recourt à son tour au protectionnisme pour freiner le rattrapage technologique chinois. »

« C’est dans cet esprit d’inéluctable confrontation que Xi Jinping a acté cette semaine le retour à la guerre froide en accusant pour la première fois Joe Biden de mener une politique d’«endiguement». De fait, le système d’alliances des Etats-Unis sur la façade maritime chinoise s’est notablement renforcé ces derniers mois, de la Corée du Sud aux Philippines, en passant par Taïwan. Pékin cherche ainsi à se poser aux yeux du monde en victime d’une volonté hégémonique américaine. C’est oublier que si la plupart des voisins de la Chine se rapprochent de nouveau de Washington, c’est précisément par crainte des nouvelles prétentions territoriales de Pékin. »

On n’en est pas encore là. L’économie chinoise reste en effet beaucoup trop imbriquée avec l’étranger pour risquer les sanctions qu’entraînerait inévitablement un conflit armé. Ce n’est peut-être qu’une question de temps. Car cette mise au pas vise aussi à rendre l’économie chinoise de plus en plus autonome vis-à-vis des puissances occidentales. Il est encore temps pour les Etats-Unis et les Européens de faire en sorte d’éviter l’escalade. En renonçant à se découpler de l’économie chinoise. Car ce jour-là, il sera trop tard.

RELATION CHINE-RUSSIE : “LE RISQUE EST DE VOIR L’OCCIDENT S’ISOLER A SON TOUR” (EURONEWS)

L’amitié sino-russe est « solide comme un roc ». Si l’on en croit le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, certaines choses ne changent pas et les deux puissances restent fondamentalement alliées face à l’Occident.

Barthélémy Courmont : Les liens entre la Russie et la Chine sont contemporains. Pendant la Guerre froide, leur relation était très tendue. C’est ce qui avait occasionné le rapprochement entre la Chine et les États-Unis dans les années 70 et la reconnaissance diplomatique en 1979 de leurs relations bilatérales. On parle de liens post-Guerre froide sino-russes qui se mettent en place timidement dans les années 90, sous la présidence de Boris Eltsine en Russie. L’effet accélérateur s’est fait à la faveur de la guerre du Kosovo en 1999, quand la Russie s’était positionnée contre l’intervention de l’OTAN et contre le rôle des Etats-Unis. Dans le même temps, les forces de l’OTAN bombardent l’ambassade de Chine à Belgrade, ce qui provoque une protestation de la part de Pékin.

C’est la première fois que les deux pays se retrouvent sur la même ligne face à un grand sujet de géopolitique, dans le contexte post Guerre froide. À partir de là, il y a une vraie accélération, occasionnée par l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Côté Chine, les frictions sont de plus en plus nettes avec les États-Unis.

En 2001, la Russie et la Chine entrent dans un partenariat et entament un vrai dialogue stratégique : les deux pays mettent sur pied l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Cette opération unit la Russie, la Chine, ainsi que quatre anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale : l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Depuis, l’OCS s’est élargie avec l’Inde, le Pakistan et l’Iran. L’année 2001 marque donc un tournant dans cette capacité à travailler ensemble. Depuis deux décennies, les relations sino-russes se sont renforcées. On ne peut pas parler d’une alliance profonde et ancienne mais leur rapprochement s’est accéléré de manière spectaculaire. Aujourd’hui, les deux pays s’alignent sur un grand nombre de sujets. On retrouve cette cohésion dans les votes au conseil de sécurité de l’ONU, dans l’opposition des deux pays à la guerre d’Irak en 2003 et dans la même hostilité à l’égard de l’Occident en général, et des États-Unis en particulier. Additionné à cela, une augmentation exponentielle des échanges économiques et commerciaux entre les deux pays s’est développée.

Pékin voit l’opportunité d’accélérer le processus de déclin de l’Occident pour remplacer les États-Unis en leur qualité de pacificateur. Il faut arrêter de croire que ce conflit renoue les liens entre les occidentaux : non, cette guerre montre surtout l’isolement de l’Occident et le déclin des États-Unis sur la scène diplomatique ! Il y a vingt ans, les États-Unis auraient été en première ligne sur ce conflit et ce n’est pas le cas aujourd’hui. Et la Chine profite de cette vacance de leadership pour s’affirmer.

Ce rapprochement, qui s’est construit lentement et accéléré au cours des dernières années, se traduit par la volonté d’un contre modèle au modèle occidental. On le remarque lorsque l’on tient compte de la puissance de la Chine et de la volonté de la Russie de redevenir une grande puissance en retrouvant son aura sur la scène mondiale. Le risque est de voir l’Occident s’isoler à son tour

En février dernier, nous avons sous-estimé l’importance de la déclaration conjointe entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, lorsque le président russe s’est rendu à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Cette déclaration en question est un texte d’une page, dans lequel les deux pays condamnent l’élargissement de l’OTAN à l’Est. C’est prophétique ! C’est la première fois que la Chine se positionne de manière officielle sur la sécurité en Europe, hors des questions économiques et commerciales. Dans ce texte à charge contre les Etats-Unis, les deux pays critiquent ce qu’ils estiment être le caractère déstabilisateur de Washington sur les questions stratégiques. Et cela ressemble à un vrai partenariat stratégique.

Mais il ne faut pas croire qu’un rapprochement entre la Chine et la Russie sera limité à ces deux pays. Une multitude de sociétés en développement portent un regard sévère sur le bilan du leadership occidental et vont, soit cautionner ce rapprochement sino-russe, soit s’y rattacher. On fantasme beaucoup sur l’isolement de la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. Joe Biden a déclaré devant le Congrès américain, le 1er mars, que Vladimir Poutine était plus isolé que jamais. Mais ça n’est pas vrai. Et la composition du partenariat entre la Chine et la Russie va être de plus en plus forte et va d’ailleurs s’étendre à d’autres acteurs. Par conséquent, le risque est de voir l’Occident s’isoler à son tour.

A MUNICH, LA CHINE SE POSE EN ALTERNATIVE AU FRONT OCCIDENTAL

« Pékin laisse entendre qu’une proposition chinoise de cessez-le-feu est sur la table. Effet d’annonce ou réelle initiative de paix? Cela met, dans tous les cas, les Européens dans l’embarras », commente Le Temps.

La Russie ayant été exclue de la Conférence de Munich sur la sécurité, c’est la Chine qui a porté cette année un contre-discours au sein de ce cénacle de la communauté transatlantique. Récemment nommé directeur du Bureau central des affaires étrangères du Parti communiste chinois, c’est-à-dire le plus haut poste diplomatique, Wang Yi s’est présenté en faiseur de paix dans une Europe qui ne parle plus que de guerre, ou presque. «L’expérience passée de la Chine démontre qu’un grand pays peut être pacifique», a-t-il expliqué à ses hôtes. ______________________

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