Les analyses géopolitiques quotidiennes de Luc MICHEL sont de plus en plus reprise sur des sites alternatifs, certains sur une base régulières : NHM au Cameroun, SITA à Beyrouth, PALESTINE-SOLIDARITE à Paris, ou encore GENERAL RUSSO en Italie.
Précisément NOUVEAUX HORIZONS MAGAZINE, un hedo imprimé à l’ancienne vient de publier à DOUALA ce 5 juillet 2021 (numéro 143) la première partie de la grande analyse géopolitique du géopoliticien Luc MICHEL sur « Esquisse du Néopanafricanisme (I), les grands axes du Nouveau Panafricanisme ».
Luc MICHEL n’est pas seulement un géopoliticien reconnu à Téhéran, Malabo ou Moscou. Et l’un des 40 géopoliticiens reconnus par Wikipédia (de XIXe siècle à nos jours). Luc MICHEL, le « panafricaniste blanc » (dixit son ami Roland Lumumba) est aussi un théoricien du Panafricanisme. En 2016 il a lancé son « Néopanafricanisme », au travers de son « ABC DU NEOPANAFRICANISME » et de trois conférences internationales à Abidjan, Bujumbura et Kinshasha …
# REVUE DE PRESSE/
NOUVEAUX HORIZONS MAGAZINE/
ESQUISSE DU NEOPANAFRICANISME (I) :
ASCENSION ET EMERGENCE DU NEOPANAFRICANISME, LE NOUVEAU PANAFRICANISME. DES IDEOLOGIES DU XXe SIECLE A LA GEOPOLITIQUE DU XXIe SIECLE
« Le géopoliticien Luc Michel n’est pas seulement un expert de l’Afrique. En 2016, au travers de trois conférences (à Abidjan, Bujumbura et Kinshasa) et d’une série de vidéos (à Malabo), il a esquissé l’ABC du Néopanafricanisme. »
(Karel Huybrechts, journaliste, Bruxelles).
Luc MICHEL pour
NHM Magazine / 2021 06 10/ (I)
« La Géopolitique, je le dis, et c’est une affirmation personnelle, est la science majeure du XXIe siècle ! Au XIXe siècle, la science majeure était l’Economie politique. L’Economie politique de Marx. L’économie politique de Friedrich List qui est le père du Nationalisme économique. La science également d’Adam Smith, le père du libéralisme. A l’époque, l’Economie politique expliquait le monde. Aujourd’hui, et vous pouvez faire le tour des laboratoires idéologiques, il n’y a que la Géopolitique qui explique le monde »
– Luc MICHEL
(Colloque d’Abidjan, avril 2016).
Après deux éclipses – la première après les Années 60 et la seconde après la destruction de la Jamahiriya libyenne et la mort de Kadhafi (le père de l’UA) -, un nouveau Panafricanisme, le « Néopanafricanisme », a le vent en poupe (1).
Considéré dans un Rapport de l’Etat-major français « en alliance avec la Russie et la Chine comme la menace majeure » pour les intérêts néo-coloniaux de Paris en Afrique en alliance avec la Russie Le Néopanafricanisme fait l’actualité, est en train de se répandre partout en Afrique et est devenu un phénomène qui touche aussi bien les élites que les masses africaines.
PARTIE I/
LE NOUVEAU PANAFRICANISME. DES IDEOLOGIES DU XXe SIECLE A LA GEOPOLITIQUE DU XXIe SIECLE »
Définir le Néopanafricanisme appelle de répondre à de nombreuses questions :
* Quel panafricanisme?
* Panafricanisme ou Panafricanismes ?
* Le Panafricanisme d’hier est inséparable des idéologies du XXe siècle ?
* Ces idéologies en ont limité la portée: pourquoi il a toujours manqué une ligne pragmatique ?
* Le Panafricanisme dans les conflits idéologiques du XXe siècle et la Guerrefroide ?
* Pourquoi les visions idéologiques conduisent aux « contradictions internes » du Panafricanisme ?
I-1 –
L’EMPREINTE DES IDÉOLOGIES SUR LE PANAFRICANISME DU XXe SIÈCLE
Pour en venir au sujet, le panafricanisme c’est quoi en fait ?
Le Panafricanisme, et ce fut un de ses grands problèmes, est né on va dire globalement entre le Congrès panafricain de 1900 et la naissance de l’Union africaine le 9.9.1999. Il a malheureusement épousé toutes les idéologies européennes du XIXe et du XXe siècle. Ce fut dans certains cas sa force, mais également sa limite et son malheur.
Il y a eu le nationalisme évidemment. Il y a eu les idéologies de Libération nationale. Il y a eu le Marxisme-Léninisme. On se souvient du Grand George Padmore avec son livre « Communisme et Panafricanisme » dont la couverture a marqué tous ceux qui l’ont lu : une carte de l’Afrique au couleur du drapeau panafricain avec la faucille et le marteau.
Il y a eu aussi des choses moins bonnes, non libératrices. Il y a au sein du courant que l’on appelle « afrocentriste » une orientation qui malheureusement reprend ce qu’il y avait de pire dans les idéologies européennes. C’est l’idéologie du repli identitaire. Qui fut aussi celle du Fascisme et du Nazisme. Il y a encore aujourd’hui des afrocentristes qui affirment l’idée d’une « supériorité raciale de l’Homme noir ». Cela n’est pas plus défendable que les théories qui avaient cours autour de Berlin à partir de 1933. Ce sont des impasses. Des impasses qui ont évidemment coûté très cher au Panafricanisme. Et en Afrique, où de la Méditerranée au Cap, il y a des noirs mais aussi des arabes, des blancs et des populations métissées, c’est une orientation de division et pas d’unification !
Car si l’alliance avec le courant communiste a été positif, et il ne faut pas contester le rôle des Cubains ou des Soviétiques dans la libération des pays soumis aux empires coloniaux, notamment du Portugal. Positif aussi le soutien à Lumumba ou à Nasser, ces grands panafricanistes des Années ‘60. Mais ce même côté positif a aussi conduit le Panafricanisme et les hommes politiques panafricanistes dans la guerre froide. Une des grandes raisons pour laquelle le Panafricanisme a été laminé au cours des 60 dernières années, c’est parce qu’il a été pris dans l’affrontement Est-Ouest. Dans la naissance de la Françafrique de de Gaulle et de Foccart (2), si vous ne prenez pas l’anticommunisme comme fondement de cela, vous ne pouvez pas comprendre. Il n’y a pas seulement la volonté de voler aux Africains leurs indépendances. Il y a évidemment la question de l’anti-communisme. On voit d’ailleurs Foccart intervenir contre Lumumba au Congo. On voit les réseaux Foccart intervenir dans la secession du Katanga. Et il le font pourquoi ? Ils le font par anticommunisme pur !
MORT DES IDÉOLOGIES ET ÉCHECS DU PANAFRICANISME
La fin des idéologies a marqué l’échec du Panafricanisme et a débouché sur l’impasse du Panafricanisme au début du XXIe siècle. Ce qui explique aussi pourquoi les questions posée par le panafricanisme d’hier restent de pleine actualité …
On a vu donc malheureusement au cours de ce qu’appellent les historiens « le long XIXe siècle et le long XXe siècle », qui ne forment qu’une seule période, la lente dérive du Panafricanisme. Et on arrive à l’implosion du Bloc soviétique. Et c’est la fin des idéologies. On voit même cette idéologie marxiste-léniniste qui avait prétendu faire des idéologues « les ingénieurs des âmes » s’effondrer. On voit l’Orthodoxie qu’on avait chassé sous Staline prendre la place de l’idéologie marxiste-léniniste en Russie.
Et l’Afrique est à ce moment-là devant un défi. Elle est dans une impasse !
L’O.U.A. ne fonctionne pas. Lors du « Coloque d’Abijan » (3), une brillante conférencière l’a très bien expliqué et a aussi expliqué ce « Panafricanisme qui détruit ». Je partage totalement son analyse. Lorsque Kadhafi intervient dans le processus panafricaniste, il est devant ce constat d’échec. Il tente de résoudre ce constat. Et il le fait à partir de ce moment-là avec quelque chose de nouveau qui est une vision géopolitique.
Kadhafi, c’est à la fois une étape mais c’est aussi un échec. Un échec que j’expliquerai plus loin. Pourquoi ? Parce que la Jamahiriya est détruite par l’agression occidentale de 2011. La plupart des choses que Kadhafi a proposé, on les propose aussi et à nouveau aux sommets de l’Union africaine depuis des années. Et la « mayonnaise ne prend pas ».
Pourtant toutes les questions que pose le Panafricanisme restent des questions actuelles. La question de la recolonisation de l’Afrique que ce soit par Washington ou par Paris en première ligne. Et on voit même revenir dans ce cadre-là Berlin, qui fait son grand retour en Afrique depuis 2013 et qui fut l’organisatrice de la fameuse Conférence de Berlin de 1885. La Grande-Allemagne de Madame Merkel revient en Afrique avec une nostalgie coloniale d’un autre temps (4).
On voit l’Afrique incapable de se dégager de l’aide financière de l’Union Européenne par exemple. C’est ce qui explique les problèmes de l’Afrique en matière électorale et ainsi de suite. Vous connaissez tout cela. Tous les gens qui ont au cœur l’intérêt de l’Afrique connaissent ces problèmes.
I-2 –
LA GÉOPOLITIQUE :
QUELLE DEFINITION ? QUELS GRANDS AXES ?
Il faut revenir aux fondamentaux de la Géopolitique, notion devenue à la mode et galvaudée, et la définir comme la science qu’elle doit être :
* Pour une vision pragmatique de la géopolitique
* Les impératifs de la géopolitiques pour être une science: sortir de la confusion actuelle
* La géopolitique est inséparable d’un point de vue géographique
* Quand la géopolitique porte une vision du monde: l’Etat géo-idéologique
* La dimension c’est la puissance, la puissance c’est la liberté !
Kadhafi avait alors proposé, un peu de manière intuitive et sous l’influence de la « Géopolitique des grands espaces » grand-européenne (« L’Europe de Vladivostok à Reykjavik »), comme base au Panafricanisme non plus l’idéologie mais la Géopolitique.
LA GÉOPOLITIQUE « SCIENCE MAJEURE DU XXIe SIÈCLE »
La Géopolitique, je le dis, et c’est une affirmation personnelle, est la science majeure du 21e siècle !
Au XIXe siècle, la science majeure était l’Economie politique. L’Economie politique de Marx. L’économie politique de Friedrich List qui est le père du Nationalisme économique. La science également d’Adam Smith, le père du libéralisme. A l’époque, l’Economie politique expliquait le monde. Aujourd’hui, et vous pouvez faire le tour des laboratoires idéologiques, il n’y a que la Géopolitique qui explique le monde. Mais il faut que cela soit une Géopolitique scientifique. Il faut que cela soit une Géopolitique pragmatique. Actuellement, la Géopolitique est passée du statut de science maudite en 1945, en un ornement du discours de la plupart des commentateurs politiques.
La Géopolitique comme science, naît aux États-Unis avec des gens comme Mahan. Elle domine et elle n’a jamais cessé de dominer la politique internationale américaine jusqu’à Brzezinski. Et Brzezinski a encore été jusqu’à sa mort en 2017 le conseiller géopolitique d’Obama. Ce qui explique d’ailleurs que les Africains ont très mal appréhendé Obama, qui n’a pas été un « président noir », qui a été un président américain évidemment.
La géopolitique s’est aussi développée en Allemagne. Et elle a eu comme problème d’être une des choses qui n’ont pas permis mais ont servi à justifier l’expansion du Deuxième Reich de Bismarck et Guillaume II, et surtout celle du Troisième Reich nazi. En 1945, c’est une science discréditée à cause de cette cohabitation contre laquelle la géopolitique n’y peut rien. Staline l’avait même interdite alors que lui-même la pratiquait en maître.
La géopolitique ressurgit dans l’univers universitaire en France à la fin des années 70 avec des gens comme le géographe Lacoste et d’autres. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui est accepté par tout le monde mais que la plupart ne comprennent pas.
Je m’en explique. On met de la « géopolitique » partout. On confond avec elle les relations internationales, l’histoire diplomatique, la diplomatie secrète, les statistiques économiques. Tout devient « géopolitique ». La géopolitique, ce n’est pas ça.
COMMENT DEFINIR LA GEOPOLITIQUE ALORS ?
Tout d’abord, c’est une science qui vise à la viabilité des états en définissant les conditions de leur puissance. La géopolitique fournit une grille de lecture actuelle. Elle permet la prospective politique. C’est ce que l’on appelle la « géopolitique d’analyse prospective » (5). Elle permet aussi de comprendre le passé. Il y a des conflits géopolitiques classiques, Terre vs Mer, comme les guerres puniques entre Rome et Carthage il y a 2.400 ans. Il y a des schémas directeurs. Tout cela donne une vision claire à condition que l’on reste dans le cadre géopolitique stricto sensu. Evidemment, des journalistes qui veulent avoir l’air intelligent mettent la géopolitique à toutes les sauces. Et on en arrive à parler de « votes géopolitiques » à un concours comme l’Eurovision… ça n’a pas de sens.
Ensuite, la géopolitique ne peut se comprendre qu’à partir d’un point de vue particulier (6). Elle est vue de Washington, elle est vu de Pékin ou elle est vue de Moscou. Mais le même problème vu de Washington, de Pékin ou de Moscou n’aura pas la même analyse et la même solution. Si vous perdez de vue cela, vous perdez toute compréhension de cette science.
J’y reviendrai plus tard. Car c’est un des problèmes de l’Afrique. Il n’y a pas encore une « Géopolitique vue de l’Afrique » (à part des travaux pionniers, dont les miens). Donc, on adopte des points de vue, des analyses, des grilles de lecture qui sont celles de la Géopolitique anglo-saxonne, française ou parfois de la géopolitique russo-chinoise. On a donc par conséquence une vue qui est faussée.
Car la géopolitique détermine une vision du monde. La géopolitique américaine a une vision du monde qui est d’appliquer à la planète entière « l’American way of life ». Et parlons franchement. La mondialisation, c’est quoi ? C’est la normativité mondiale selon l’économie et la politique américaine.
Il y a une autre géopolitique à Moscou que l’on appelle le « néo-eurasisme », à laquelle j’ai contribué dans les années 80 (7). Là, c’est de faire une Grande-Eurasie indépendante avec les puissances anglo-saxonnes qui en soient chassées. On est dans un autre point de vue.
Enfin, la dernière chose qu’il faut dire de la géopolitique et on peut la résumer dans une maxime utile pour l’Afrique et les Africains de la manière suivante : « la dimension, c’est la puissance ! La puissance, c’est la liberté ! »
Qu’est-ce qui fait la puissance ? C’est la dimension des états, ce que l’on appelle en Géopolitique les « grands blocs continentaux », les « grands espaces ». Et cette dimension donne la vraie liberté.
La liberté, c’est alors quoi ? C’est de choisir son modèle politique, de choisir son modèle économique, de choisir son type de démocratie.
Tout ça – et évidemment vous faite le même constat que moi – n’existe pas en Afrique. En Afrique, on vient vous proposer des schémas qui ont fait faillite ailleurs. Le « parlementarisme de type bourgeois » par exemple, qui a échoué dans la plupart des pays européens. Un Français sur deux par exemple ne va plus voter. Il n’y a plus d’adhésion au Système. Mais on vient vous dire en Afrique, où les réalités sont toutes autres, que c’est la panacée universelle.
I-3 –
UNE VISION GÉOPOLITIQUE POUR LE PANAFRICANISME :
L’HÉRITAGE DE KADHAFI.
Quels étaient les axes de la pensée géopolitique de Kadhafi :
* La géopolitique des « grands espaces » et l’unification du continent africain
* Afrique – Europe – Méditerranée: confrontation ou nouvelle « Mare nostrum », bâtir des murs ou lancer des ponts ?
* Pourquoi la vision de Kadhafi ne pouvait être acceptée par le Bloc occidental
* Les conditions de l’unification et de l’indépendance africaines : armée africaine – monnaie africaine – Bloc continental africain
* Pour une géopolitique africaine sans complexes
Il y a un homme, il y a 20 ans maintenant, qui a réfléchi à tout cela. C’est Kadhafi !
Kadhafi, on en a eu et on en a donné une perception fausse qui est celle des schémas occidentaux : « un dictateur, un homme fou, un homme autiste ». C’était au contraire quelqu’un qui lisait beaucoup, qui écoutait beaucoup. Il avait un groupe d’intellectuels qui lui résumait les tendances du monde, que l’on appelait « la main » parce qu’ils étaient cinq. Et lorsqu’il a lancé le mouvement d’unification qui a donné naissance à l’Union africaine, Kadhafi a regardé ce qui s’était fait avant. Et il a voulu adapter à la réalité africaine le mouvement d’unification européenne (8). Il s’est trompé, il faut le dire, dès le départ. Il n’avait pas compris qu’il y avait un cheval de Troie occidentaliste qui faussait tout en Europe et qui se nomme l’Alliance atlantique, l’OTAN.
L’alliance Atlantique est un harnais entre les mains des Etats-Unis, qui tiennent sous contrôle tout le processus européen. Kadhafi pensait que les Européens pouvaient s’en affranchir. Il a notamment été l’un des grands soutiens de l’Euro. Et lorsqu’il y a eu la grande crise des banques mondiales, il a soutenu les banques européennes en 2008 en Italie, en Allemagne, en France, en Belgique, en Espagne. Je pense d’ailleurs que c’est une des raisons pour lequel il a été abattu car ces pays ne pouvaient plus le rembourser. Il y a d’autres raisons mais c’est une des raisons qui ont provoqué cette tragédie libyenne.
COMMENT KADHAFI VOYAIT-IL L’AFRIQUE ?
Il voulait des Etats-Unis d’Afrique. Lui parlait plus précisément « d’Etat continental fédéral africain ». Il voulait une articulation, une synergie, entre le mouvement d’unification de l’Europe et celui d’Afrique. Une Méditerranée qui soit redevenue la « Mare nostrum ». La vieille idée de la « Mare nostrum » romaine, qui ne soit plus une frontière et où la Libye serait un pont (9). C’est la raison pour laquelle le fossé entre lui et les dirigeants de l’Union européenne s’est agrandi.
Car pour les dirigeants de l’Union européenne, le « processus de Barcelone » concevait la Méditerranée comme la frontière extérieure de l’Union Européenne, de la « forteresse Europe » (qui s’inspire honteusement de la « Festung Europa » des nazis) et non comme une opportunité de symbiose. Pour eux, il fallait que cette frontière soit infranchissable. C’est la grande panique du non-contrôle des flux migratoires. Kadhafi le leur avait pourtant annoncé en mars 2011. Il leur avait dit « après moi, vous aurez al-Qaïda, vous aurez l’immigration sauvage » ! On a tout ça maintenant et les drames qui vont avec. C’était la vision de Kadhafi.
Il y a donc une opposition idéologique qui s’est développée à partir de 2007-2009 entre lui et les dirigeants de l’UE.
LES TROIS CONDITIONS D’UNE AFRIQUE INDEPENDANTE
Kadhafi posait ce qui restent encore aujourd’hui les trois conditions d’une Afrique indépendante :
– Première condition : un Etat autour d’un Bloc continental. Un « Bloc continental » qu’est-ce que c’est ? Cela suppose une économie intégrée. J’y reviendrai. Ca suppose une intégration politique et militaire. Ca suppose la libre circulation des biens et des personnes.
– Deuxième condition : Cet Etat doit avoir la charge des fonctions régaliennes : battre la monnaie pour contrôler son économie. Kadhafi a proposé la Banque africaine de développement. Il a proposé une monnaie africaine, qu’il voulait l’appeler le « Dinar or ». On parle aujourd’hui d’Afro. Et ainsi de suite. Vous retiendrez déjà que dans le Panafricanisme qui a surgi des ruines de la destruction de la Jamahiriya, la question de la monnaie est une des batailles centrales ; que ce soit la question du franc CFA ou que ce soit la question d’une monnaie africaine.
– Troisième condition : battre monnaie c’est bien, mais si vous ne savez pas protéger votre monnaie, votre modèle économique, cela ne sert à rien. Il faut une Armée panafricaine. Là, il faut suivre la démarche de kadhafi. Allez voir pourquoi l’Europe est devant un échec politique. L’Union Européenne est devant un échec, parce qu’elle a été incapable de passer de l’intégration économique, de la monnaie unique à justement un Etat supranational et à l’Armée européenne. Dans le Traité de Maastricht il est contenu directement une disposition qui explique l’échec annoncé de l’Union Européenne, que vous voyez tous les jours. Cette disposition confie la défense de l’Europe à l’OTAN. A partir de ce moment-là, c’est une terrible leçon pour l’Afrique. Ne rêvez pas d’une monnaie africaine, si vous n’avez pas une armée africaine pour la protéger.
LA DEMARCHE INTELLECTUELLE DE KADHAFI (QUI EST LA MIENNE) :
IL FAUT SORTIR LES AFRICAINS DE TOUS LES COMPLEXES !
Voilà ce que voyait Kadhafi. Il avait surtout une démarche intellectuelle qui est la mienne. Il faut sortir les Africains de tous les complexes !
Du complexe d’infériorité qui vient de l’esclavage, qui vient de la traite négrière, qui vient des années du colonialisme. Mais aussi du complexe inversé opposé qui fait que l’Africain par lui-même serait capable de tout. C’est un discours que l’on rencontre chez certains afrocentristes et qui ne conduira à rien. Il faut des Africains décomplexés qui aillent voir ailleurs comment cela se passe. Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans un monde globalisé. La globalisation, ce n’est pas seulement l’économie. Elle a commencé avec le « Village Global » de la communication de Mc Luhan. On ne sortira plus de cela. Le jeune Africain, le jeune Russe, le jeune Européen, le jeune Américain, tous ces jeunes s’abreuvent tous aux mêmes médias, au mêmes réseaux Internet. Facebook est là pour le démontrer. Facebook n’a jamais pu déboucher, malgré ses tentatives répétées, sur une division par continent. c’est un phénomène mondial.
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
NOUVEAUX HORIZONS MAGAZINE
# NOTES ET RENVOIS
(1) Le lecteur s’intéressera au parcours politique qui m’a conduit, depuis les Années ’80 via la Jamahiriyah, à devenir un des grands acteurs du Néopanafricanisme (*) :
Pour ceux qui ne me connaissent pas sur Afrique Médias: Qui est le panafricaniste blanc ?
Et quels furent mes 25 ans de combats aux coté de Kadhafi et de la Jamariyah ?
Je voudrais vous dire un mot sur mon parcours africain, pourquoi je me suis retrouvé « panafricaniste blanc ». Le grand Nkrumah disait que « l’on ne naît pas Africain mais que l’Afrique naît en vous ».
Moi, j’ai découvert l’amour de l’Afrique en Libye, il y a longtemps. Ceux qui me suivent sur Afrique Media doivent savoir que j’ai un parcours africain de plus de 35 ans avant nos jours.
J’ai été de ceux qui ont suivi le colonel Kadhafi. J’ai défendu la Jamahiriya. J’ai été en Europe l’organisateur du Mouvement paneuropéen des Comités Révolutionnaires libyens (le MCR). Et cela jusqu’au bout, puisque en avril 2011 j’ai organisé la seule Conférence internationale de soutien à la Jamahiriya sous les bombes de l’OTAN à Tripoli (*).
C’est aussi grâce à Kadhafi que je suis devenu panafricaniste. Le Panafricanisme, c’est une initiation. Je suis arrivé dans une Libye qui était encore panarabe. Puis, nous avons vu arriver ce panafricanisme et nous avons découvert aussi – car ne croyez pas que je suis un cas isolé, nous sommes nombreux en Europe des deux côté de l’ancien rideau de fer à penser la même chose – avec surprise que ce mouvement panafricaniste ressemblait très fort au mouvement paneuropéenniste du XIXe siècle. Que les grands noms de Marcus Garvey jusqu’à Nkrumah ressemblaient à nos Victor Hugo et nos Mazzini. J’ai donc suivi le colonel Kadhafi. Et lorsque la grande nuit s’est abattue après la destruction de la Jamahiriya, nous avons décidé de continuer le combat avec des camarades européens et avec des camarades africains.
J’ai une vie, bien évidemment, en dehors d’Afrique Média.
Je suis le dirigeants d’une organisation internationale qui est établie sur deux continents : en Eurasie et en Afrique. Nous avons deux Secrétaires-généraux. Un pour l’Eurasie qui est français mais qui vit en Russie, Fabrice Beaur. Et un pour l’Afrique qui est Camerounais, Gilbert Kanto.
* Voir LUC MICHEL : MA VRAIE BIOGRAPHIE … POURQUOI WIKIPEDIA – LIBE – RTBF – MONDE AFRIQUE – LA PRESSE.CA – IWACU – PRESSTITUTES DE L’OTAN ET CIE MENTENT !?
sur http://www.elac-committees.org/2017/09/08/luc-michel-ma-vraie-biographie-pourquoi-wikipedia-libe-rtbf-monde-afrique-la-presse-ca-iwacu-presstitutes-de-lotan-et/
** Videos et photos sur :
Conférence internationale « Hands off Libya » :
http://www.facebook.com/ELAC.April.2011.Tripoli.Conference
(2) Cfr. EODE THINK-TANK & EODE-BOOKS/
GEOPOLITIQUE ET POLITIQUE AFRICAINE/ FRANCAFRIQUE ET RESEAUX FOCCART : LA FABRIQUE DES BARBOUZES (PARTIE 1)
sur http://www.eode.org/eode-think-tank-eode-books-geopolitique-et-politique-africaine-francafrique-et-reseaux-foccart-la-fabrique-des-barbouzes-partie-1/
Et :
GEOPOLITIQUE ET POLITIQUE AFRICAINE/ FRANCAFRIQUE ET RESEAUX FOCCART : LA FABRIQUE DES BARBOUZES (PARTIE 2)
sur http://www.eode.org/eode-think-tank-eode-books-geopolitique-et-politique-africaine-francafrique-et-reseaux-foccart-la-fabrique-des-barbouzes-partie-2/
(3) Cfr. sur PANAFRICOM/ DE QUOI PARLERA LUC MICHEL AU COLLOQUE D’ABIDJAN (7-8 AVRIL 2016) ‘REPENSER LE PANAFRICANISME POUR UNE GRANDE GÉNÉRATION AFRICAINE’ ?
et Sur LUCMICHEL.NET/
COLLOQUE D’ABIDJAN CE 8 AVRIL 2016. ACCUEIL DE STAR POUR LUC MICHEL : LE PANAFRICANISTE BLANC ACCUEILLI PAR SES NOMBREUX AMIS DE COTE D’IVOIRE ! (1)
Sur PANAFRICOM /
ROLAND LUMUMBA ET LUC MICHEL A LA TRIBUNE DU COLLOQUE D’ABIDJAN SUR LE NOUVEAU PANAFRICANISME (8 AVRIL 2016)
Et sur EODE-TV/
LUC MICHEL- REFLEXIONS SUR LE NEOPANAFRICANISME (SUR GKSTV)
sur https://vimeo.com/168003781
(4) Voir sur EODE-TV/
LE GRAND JEU. AU CŒUR DE LA GEOPOLITIQUE MONDIALE: LA GRANDE-ALLEMAGNE DE RETOUR/PARTIE 2. UNE MENACE SUR L’AFRIQUE
Et sur EODE-TV/
LUC MICHEL: LE PLAN MERKEL CHEVAL DE TROIE DU G20 (LA SUITE DU ‘GRAND JEU GEOPOLITIQUE’ SUR LE RETOUR DE L’ALLEMAGNE)
(5) Cfr. sur LUCMICHEL.NET/
ANTICIPER L’EVENEMENT : LUC MICHEL ET L’ANALYSE PROSPECTIVE GEOPOLITIQUE
sur http://www.lucmichel.net/2014/01/24/lucmichel-net-anticiper-levenement-luc-michel-et-lanalyse-prospective-geopolitique/
(6) EODE THINK TANK / LA GEOPOLITIQUE VUE DES USA
sur http://www.lucmichel.net/2015/02/11/eode-think-tank-la-geopolitique-vue-des-usa-les-analyses-geopolitiques-et-geostrategiques-de-stratfor-intelligence-sur-eode/
(7) Cfr. PCN-TIMELINE / IDEOLOGIE / 1984 : LE PCN REINVENTE L’‘EURASISME’ MODERNE
sur http://www.lucmichel.net/2014/05/30/pcn-timeline-ideologie-1984-le-pcn-reinvente-leurasisme-moderne/
Et : PCN-SPO /
L’EURASIE EST UNE IDEE EN MARCHE. MAIS QUI PARLAIT DE L’EURASIE ET DE L’EURASISME IL Y A 30 ANS ?
Sur http://www.lucmichel.net/2014/05/31/pcn-spo-leurasie-est-une-idee-en-marche-mais-qui-parlait-de-leurasie-et-de-leurasisme-il-y-a-30-ans/
(8) Cfr. Kornel Sawinsky (Université de Silésie, Pologne) : « La Libye dans les concepts géopolitiques du PCN », in ZNACZENIE LIBII W GEOPOLITYCZNYCH KONCEPCJACH NACJONAL-EUROPEJSKIEJ PARTII KOMUNITARNEJ (PCN), Intervention au 3e Congrès des Géopoliticiens polonais – III Zjazd Geopolityków Polskich –,Wroclaw (Pologne, 21 et 22 octobre 2010),
sur http://www.elac-committees.org/2013/02/18/pcn-spo-znaczenie-libii-w-geopolitycznych-koncepcjach-nacjonal-europejskiej-partii-komunitarnej-pcn
(9) Voir la géopolitique de Kadhafi sur :
http://www.lucmichel.net/2014/01/14/ceredd-analyse-luc-michel-geopolitique-de-la-destruction-de-la-jamahiriya-libyenne/
(Sources : ELAC Website – EODE Think-Tank – EODE-Books – Panafricom)
NOTE 1
Le géopoliticien Luc MICHEL est en fait le créateur d’un puissant LOBBY PRO-RUSSE en Europe et en Eurasie depuis trois décennies, mais aussi en Afrique (où il a été un précurseur) depuis les années 2013. L’influence et l’immense popularité de Poutine en Afrique s’explique par un travail de Lobbying, qui a mené à la création d’une RUSSOSPHERE AFRICAINE, qui influence la psychologie des masses populaires africaines et marginalise les élites compradores pro-occidentales. Il est au cœur de cette DIPLOMATIE PARALLELE , dont le but est de « tester le terrain là OU LA DIPLOMATIE PUBLIQUE OFFICIELLE EST FAIBLE OU LIMITEE ».
# ЕВРАЗИЙСКИЙ СОВЕТ ЗА ДЕМОКРАТИЮ И ВЫБОРЫ (ЕСДВ)/
EURASIAN OBSERVATORY FOR DEMOCRACY & ELECTIONS (EODE):
http://www.eode.org/
https://www.facebook.com/groups/EODE.Eurasia.Africa/