Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 08 30/ Série V/
N° double
Avec PRESS TV

Dans un monde multipolaire, la domination du dollar ne durera pas éternellement, estime l’expert économique Larry Elliott dans une note publiée le dimanche 27 août par le journal britannique The Guardian :

« Deux grandes réunions internationales ont eu lieu cette dernière semaine. Celle qui s’est tenue dans la station montagneuse Jackson Hole au cœur du massif des Rocheuses (Rockies) dans l’État de Wyoming aux États-Unis était une démonstration de l’emprise américaine sur l’économie mondiale. L’autre événement qui a eu lieu à Johannesburg en Afrique du Sud a démontré le défi lancé à l’Amérique par les principaux pays émergents. »

« Commençons par Jackson Hole, où Jerome Powell occupait le devant de la scène. Ce que le président de la Banque centrale américaine avait à dire sur les taux d’intérêt était clairement important pour les États-Unis, le message était que la bataille contre l’inflation n’était pas terminée et que de nouvelles hausses des taux d’intérêt étaient possibles », ajoute l’expert.

Larry Elliott estime cependant qu’en raison de la place du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale, ce que Powell et ses collègues de la Réserve fédérale envisagent de faire dans les mois à venir, affectera la vie des gens bien au-delà des côtes américaines. « Les matières premières comme le pétrole sont évaluées en dollars. Les pays qui empruntent en dollars peuvent voir leurs remboursements s’envoler si la valeur de la monnaie américaine augmente. Les pays ayant un compte excédent utilisent leurs revenus pour acheter des bons du Trésor américain, permettant ainsi aux États-Unis de pouvoir arranger d’énormes déficits commerciaux et budgétaires. »

« Il n’y a rien de nouveau là-dedans. C’est ainsi que fonctionne le système financier international depuis la Seconde Guerre mondiale. Sans surprise, Washington souhaite que le statu quo perdure, car cela permet aux États-Unis de compenser leur déficit sans avoir à prendre des mesures déflationnistes sévères.

IL N’EST PAS NON PLUS SURPRENANT QUE L’HEGEMONIE FINANCIERE AMERICAINE NE SOIT PAS UNIVERSELLEMENT POPULAIRE.

L’une des raisons de la création de l’euro était qu’une monnaie unique européenne devienne une monnaie de réserve rivale du dollar. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), la semaine dernière à Johannesburg, a marqué une nouvelle tentative de défier l’ordre international dominé par les États-Unis. »

Le Guardian y voit un certain nombre de raisons. « Les États-Unis et leurs alliés occidentaux contrôlent le Fonds monétaire international et la Banque mondiale depuis leur création en 1944, le directeur général du FMI a toujours été un Européen et le président de la Banque mondiale, un Américain. Grâce à leurs sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France peuvent opposer leur veto à toute initiative qui ne leur plaît pas. À eux deux, les États-Unis et l’UE peuvent empêcher les principaux pays en développement d’exercer une réelle influence au sein de l’Organisation mondiale du commerce. »

« Qui plus est, il est clair que. La Chine est devenue un véritable rival et a réussi à étendre sa sphère d’influence. La preuve en est une carte mondiale réalisée par l’Institut Capital Economics qui divise le monde en pays fortement alignés ou penchés vers les États-Unis ou la Chine. En dehors des pays riches et développés d’Amérique du Nord, d’Europe, du Japon et d’Australie, il existe peu de pays fortement alignés sur les États-Unis, et les seules économies émergentes notables ayant un penchant vers Washington sont l’Inde et le Vietnam.

En revanche, la majeure partie de l’Afrique est considérée comme étant alignée ou penchée vers la Chine, tout comme la majeure partie de l’Asie et une partie importante de l’Amérique du Sud. »

Les BRICS disposent de leur propre banque qui, contrairement aux conditions strictes exigées par le FMI et la Banque mondiale, propose des prêts sans conditions, rappelle aussi le Guardian. « Le comportement égoïste des pays du G7 – États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon et Canada- lorsqu’ils ont accumulé des vaccins pendant la crise du Covid-19 n’a pas été vraiment propice à la “quête d’amis” dans le monde émergent ».

« Le changement dans le paysage géopolitique [du monde] s’est concrétisé par les pays qui étaient invités à rejoindre le club des BRICS lors du sommet de la semaine dernière : trois étaient des producteurs de pétrole (Arabie saoudite, Iran et Émirats arabes unis) ; deux venaient d’Afrique (Égypte et Éthiopie) et un (Argentine) d’Amérique du Sud. »

Dans un contexte de transition rapide d’un ordre mondial unipolaire à un monde multipolaire, et du déclin de l’influence des États-Unis, de nombreux pays considèrent les BRICS comme une puissante alternative géopolitique et économique.

L’article ajoute pourtant qu’il faudrait des années, voire des décennies, aux BRICS pour créer une infrastructure financière similaire à celle qui soutient le dollar. « Fondamentalement, les investisseurs devraient être aussi disposés à détenir des obligations libellées dans une devise autre que le dollar qu’à détenir des bons du Trésor américain. La domination du dollar n’est pas menacée dans l’immédiat, mais cela ne sera peut-être pas toujours le cas ».

« La décision de l’Arabie saoudite de rejoindre les BRICS constitue également une menace pour la domination du dollar. Le royaume riche en pétrole a traditionnellement été un allié fiable des États-Unis au Moyen-Orient, mais les relations entre Washington et Riyad se sont récemment nettement refroidies. On s’attend à ce que les Saoudiens acceptent de plus en plus le paiement du pétrole des autres membres des BRICS dans leur propre monnaie. »

Le journal britannique fait allusion aux déclarations de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, laquelle a exprimé ses inquiétudes quant aux « conséquences à long terme du recours aux sanctions financières comme outil de politique étrangère américaine », affirmant qu’il existait un risque que cette approche produise l’effet inverse dans le sens de saper l’hégémonie du dollar.

« Et elle a raison de s’inquiéter. Une monnaie de réserve unique et toute-puissante s’affronte étrangement à un monde multipolaire ». « Ce n’est pas une affaire du jour au lendemain, mais un défi pour le dollar s’annonce », conclut l’article.

REVUE DE PRESSE/
L’ARTICLE COMPLET DU GUARDIAN :
”IN A MULTIPOLAR WORLD THE DOLLAR’S DOMINANCE WON’T LAST FOREVER” (LARRY ELLIOTT)

“While we shouldn’t read too much into the Brics expansion, the geopolitical landscape is shifting”(Sun 27 Aug 2023)

Two big international gatherings took place last week. The one that was held in the Rocky Mountain resort of Jackson Hole was a demonstration of the grip the US has on the global economy. The one that was held in Johannesburg was evidence of the challenge posed to America from the leading emerging market countries.

Let’s start with Jackson Hole, where Jerome Powell took centre stage. What the head of America’s central bank had to say about interest rates clearly mattered for the US, where the economy has so far emerged relatively unscathed from the severest tightening of policy in four decades. The message was that the battle against inflation was not over and further increases in interest rates were possible.

But, by virtue of the dollar’s position as the world’s principal reserve currency, what Powell and his colleagues at the Federal Reserve do in the coming months affects life well beyond America’s shores. Commodities such as oil are priced in dollars. Countries that borrow in dollars can see their repayments soar if the US currency rises in value. Countries that run current-account surpluses use the proceeds to buy US Treasury bonds, enabling the US to run massive trade and budget deficits.

There is nothing new in this. It is the way the international financial system has operated since the second world war. Unsurprisingly, Washington wants the status quo to continue because it allows the US to fund its twin deficits without needing to take the tough deflationary action that would be demanded of less privileged countries.

Equally unsurprisingly, the US’s financial hegemony is not universally popular. One of the motivations for the creation of the euro was that a European single currency would be a rival reserve currency to the dollar. Last week’s gathering in Johannesburg of the Brics – Brazil, Russia, India, China and South Africa – was another attempt to mount a challenge to the US-dominated international order.

There are a number of reasons for this. Looked at from the perspective of a developing country, the way the global economy is run looks like a stitch-up. The US and its western allies have controlled the International Monetary Fund and the World Bank since they were founded in 1944, to the extent that every IMF managing director has been a European and every World Bank president an American. By virtue of their permanent seats on the UN security council, the US, Britain and France can veto any initiatives they don’t like. Between them, the US and the EU can prevent the leading developing nations exerting any real influence at the World Trade Organization.

What’s more, it is clear that this is not the unipolar world that policymakers in the US envisaged after the break-up of the Soviet Union. China has emerged as a genuine rival, and has been successfully expanding its sphere of influence. One illustration of this is a global map produced by the consultancy Capital Economics that divides the world into countries that are strongly aligned or lean towards either the US or China. Outside the rich, developed nations of North America, Europe, Japan and Australasia, there are few countries strongly aligned with the US, and the only emerging economies of note leaning towards Washington are India and Vietnam.

By contrast, most of Africa is seen as aligned or leaning towards China, as is most of Asia and a significant chunk of South America.

Is this that much of a shock? Not really. The Brics have their own bank, which, in contrast to the strict conditions demanded by the IMF and the World Bank, offers loans on a no-strings attached basis. The selfish behaviour of the G7 countries – the US, the UK, Germany, France, Italy, Japan and Canada – when they hoarded vaccines during the Covid-19 crisis was not exactly conducive to winning friends in the emerging world.

The shift in the geopolitical landscape was demonstrated by the countries invited to join the Brics club at last week’s summit: three were oil producers (Saudi Arabia, Iran and the UAE); two were from Africa (Egypt and Ethiopia) and one (Argentina) was from South America.

It would be unwise to read too much into the Brics expansion. There are tensions between China and India, and between Saudi Arabia and Iran, while South Africa is eager to maintain good relations with the west. Like the G7, the Brics summits are essentially talkfests, where little of substance is decided. Having 11 members rather than five increases the chances of disagreement. Talk of a common Brics currency is for the birds.

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What’s more, it will take years – perhaps decades – for the Brics to create a financial infrastructure similar to that which supports the dollar. Crucially, investors would need to be as willing to hold bonds denominated in a non-dollar currency as they are to hold US Treasury bonds. The dollar’s dominance is not under immediate threat.

But that might not always been the case. Saudi Arabia’s decision to join the Brics also poses a threat to the dollar’s dominance. The oil-rich kingdom has traditionally been a reliable US ally in the Middle East but relations between Washington and Riyadh have recently cooled markedly. The expectation is that the Saudis will increasingly accept payment for oil from other Brics members in their own currencies.

The US Treasury secretary, Janet Yellen, has expressed concerns about the long-term consequences of using financial sanctions as a tool of American foreign policy, saying there was a risk “over time it could undermine the hegemony of the dollar”.

Yellen is right to be worried. A single, all-powerful reserve currency sits oddly with a multipolar world. It won’t happen overnight but a challenge to the dollar is coming.”

LES BRICS DOUBLENT LEUR NOMBRE DE MEMBRES. LE BLOC EST-IL UN NOUVEAU RIVAL DU G7 ?

Lors du sommet des BRICS jeudi 24 août à Johannesburg, l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont été invités à rejoindre le groupe en janvier. Fortement soutenue par la Chine et la Russie, l’inclusion de l’Iran a renforcé l’axe anti-américain au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et il sera désormais bien plus compliqué pour les États-Unis et l’Occident de traiter avec l’organisation.

Il est ici question d’un redoutable rival des puissances du Groupe des Sept (G7) qui pourrait remodeler la géoéconomie et la géopolitique sur toute une série de questions, dont surtout le statut du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Le groupe qui n’a pas encore d’acronyme constitue-t-il un tel rival ?

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Les nouveaux membres des BRICS au Moyen-Orient soulignent les vents géopolitiques changeants

Jonathan Panikoff, directeur de l’Initiative de sécurité au Moyen-Orient Scowcroft au sein du programme Moyen-Orient de l’Atlantic Council, estime que la décision des pays BRICS d’inviter quatre pays du Moyen-Orient à rejoindre leurs rangs – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Iran – met en évidence les vents géopolitiques changeants autant qu’elle reflète l’opportunité d’une intégration économique plus étroite avec ces États.

Pour l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, l’inclusion dans le groupe est potentiellement symbiotique, car tous deux cherchent à engager et à approfondir leur coopération avec des pays non occidentaux et à diversifier leurs partenariats économiques afin de se protéger davantage contre les États-Unis. Riyad et Abou Dhabi considéreraient probablement la décision de les rejoindre comme un moyen de poursuivre leur objectif d’être considérés non seulement comme des leaders régionaux importants, mais aussi comme des leaders mondiaux.

L’Égypte, qui est actuellement confrontée à une crise financière et économique de grande ampleur, a été invitée dans le bloc par Moscou et Pékin. L’emplacement stratégique clé du Caire, le contrôle du canal de Suez et les gisements de gaz récemment découverts sont probablement considérés par le groupe BRICS comme potentiellement lucratifs, tant sur le plan économique que politique, au cours des décennies à venir.

La décision d’inclure l’Iran a presque certainement été motivée par la Russie et la Chine, car les énormes réserves de gaz et de pétrole du pays ont probablement été un argument de vente pour Pékin pour convaincre Brasilia, Pretoria et New Delhi d’accepter l’invitation, sachant que cela alimenterait davantage l’Iran. L’inclusion dans les BRICS ne transformera pas l’économie iranienne du jour au lendemain. L’Iran considère les relations avec la Chine comme une bouée de sauvetage économique, car son économie continue de se remettre d’une série de sanctions américaines. Mais au fil du temps, des groupes tels que les BRICS ont le potentiel de saper le pouvoir de Washington lorsqu’il s’agit de punir ou d’isoler des pays poursuivant des politiques contraires aux intérêts américains, en particulier s’ils recherchent des systèmes et des méthodes de commerce et de paiement alternatifs sur lesquels Washington n’a pas le même levier qu’elle a aujourd’hui sur SWIFT, par exemple.

De l’avis des États BRICS, y compris des membres nouvellement invités, la réduction de l’influence économique et financière mondiale des États-Unis créerait des conditions de concurrence plus équitables, tandis que des pays comme l’Iran y verraient un moyen de réduire davantage l’impact des sanctions. Pour Washington, cela devrait être un avertissement : la nécessité de renforcer et de renouveler les relations avec les alliés n’a jamais été aussi importante. Le monde émergent est peut-être multipolaire, mais certains pôles seront plus proches que d’autres.

Avec six nouveaux membres, les BRICS se tournent vers la Chine

Selon Hong Tran, chercheur principal non-résident au Centre géoéconomique de l’Atlantic Council, l’inclusion de l’Iran a renforcé l’axe anti-américain au sein des BRICS. Cette décision reflète l’influence de la Chine et de la Russie dans le groupe et pourrait ne pas être très confortable pour les membres modérés comme l’Inde et le Brésil.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ajouteraient un poids économique important au groupe, qui comprend désormais plusieurs membres importants de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ainsi que la Russie, ce qui lui conférerait une pertinence dans la géopolitique du marché pétrolier mondial. L’Arabie saoudite et l’Argentine, tous deux membres du Groupe des Vingt (G20), pourraient permettre aux BRICS de contribuer à coordonner les points de vue de la plupart des pays émergents membres du G20. En ce sens, le groupe pourrait servir d’homologue informel au G7, qui coordonne les positions des pays développés avant les réunions du G20. Cependant, avec un axe Chine-Russie-Iran fort, le groupe pourrait finir par pousser vers des positions anti-occidentales, rendant plus difficiles à parvenir à des compromis au sein du G20.

Les BRICS ont également convenu lors du sommet d’accélérer l’utilisation de leurs monnaies locales pour régler leurs transactions commerciales et d’investissement entre eux, continuant ainsi à réduire leur dépendance à l’égard du système financier et de paiement mondial basé sur le dollar américain.

Kapil Sharma, directeur principal et chercheur principal au Centre pour l’Asie du Sud de l’Atlantic Council, estime que pour que les BRICS soient efficaces à long terme, l’Inde et la Chine doivent résoudre leurs différends. Pour des pays comme l’Inde, les BRICS représentent un bloc important qui représente 40 % de la population mondiale et 27 700 milliards de dollars de l’économie mondiale. Cependant, avec la concentration du pouvoir économique dans les institutions dirigées par l’Occident depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Inde et d’autres pays du Sud se sont sentis largement négligés. Les dirigeants indiens estiment que le sommet des BRICS pourrait être la plate-forme susceptible d’apporter une perspective nouvelle et plus équitable à la coopération mondiale et à la résolution des problèmes. Ainsi, l’Inde positionnerait le sommet des BRICS de 2023 pour faire entendre de facto la voix du Sud global.

L’expansion des BRICS de cinq à onze pays pourrait permettre à l’Inde et au groupe d’acquérir un effet de levier (au moins optiquement), dans la mesure où le bloc élargi comprend une plus grande concentration de pays producteurs d’énergie, ainsi qu’une collaboration potentielle pour déplacer les transactions commerciales du monde entier. Les membres tenteront d’utiliser l’élargissement pour faire pression en faveur de changements aux Nations Unies et dans d’autres institutions mondiales. Toutefois, pour que les BRICS soient efficaces à long terme, l’Inde et la Chine devront résoudre leurs problèmes frontaliers et collaborer sur des questions mondiales difficiles ainsi que sur le déploiement de capitaux pour les économies en développement.


Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
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