Le ministre burundais de l’Energie, Côme Manirakiza, a annulé lundi les agréments de quatre sociétés importatrices de carburant, les accusant d’avoir participé à la création d’une pénurie de ce produit au Burundi à des fins de « spéculation et sabotage économique ».

Dans un communiqué de presse publié à ce sujet, le ministre Manirakiza a précisé que la décision portant annulation des agréments des sociétés Immatco, Burundi Petrolium, Merez Petrolium et Jet Fuels, est justifiée par le fait que ces entreprises ont été à l’avant-garde de la création d’une pénurie observée depuis une semaine au Burundi dans la plupart des stations services de vente de carburant.

Le constat fait après une visite effectuée dans les stations-services de vente du carburant à la pompe et dans les entrepôts des produits pétroliers, a-t-il souligné, est que ceux-ci sont disponibles en quantité suffisante au Burundi.

« Cette situation doit s’arrêter ; car, la pénurie des produits s’explique et relève tout simplement de la spéculation et du sabotage économique », a martelé le ministre Manirakiza.

Il en a profité pour ordonner que dans les 24 heures, les exploitants des sociétés-services de carburant voulant continuer à fonctionner sur l’ensemble du territoire burundais, doivent formuler de nouvelles requêtes de continuation de leurs activités aux autorités habilitées.

Selon le directeur en charge de la gestion du carburant au ministère de l’Energie, Daniel Mpitabakana, les sociétés dont les agréments d’importation du carburant viennent d’être annulés, avaient déjà passé plus de trois mois sans importer de carburant ; et ce sans aucune justification.

« Le manque de devises évoqué en sourdine est une raison qui ne colle pas ; car, le ministère des Finances n’a jamais cessé d’approvisionner les banques commerciales en devises », a fait remarquer M. Mpitabakana.

A la suite de cette décision portant annulation des agréments d’importation du carburant ayant frappé quatre sociétés, cinq sociétés restent en activité, a-t-il indiqué, en citant Interpetrol, Delta, Kobil, Mogas et Engen.

Pour sa part, le porte-parole du ministère burundais des Finances, Désiré Musharitse, a réfuté également une opinion diffusée de bouche à oreille en Mairie de Bujumbura et selon laquelle la pénurie de carburant observée ces derniers temps au Burundi, serait le résultat d’une rareté de devises.

M. Mushariste a affirmé en effet qu’au cours de la semaine passée, la Banque de la République du Burundi (BRB ; la banque centrale) a injecté au sein des banques commerciales locales, entre huit et neuf millions de dollars pour financer l’importation du carburant.

Au Burundi, a-t-il révélé en outre, les besoins mensuels en carburant, sont estimés à entre huit et dix millions de litres.

Le manque de carburant au cours de la semaine dernière au Burundi, a déjà provoqué un impact négatif sur le transport des biens et des personnes. Cette situation, déplorent certains commerçants, a déjà entraîné une flambée des prix des produits de consommation courante et de première nécessité, en tête desquels les vivres.

PANAFRICOM / RTNB

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