(Photo : le Cde Papy Pungu, président des Jeunes Leaders du PPRD remet la résolution au SG du PPRD, le Cde Henri Mova)

REPONSE DES ‘JEUNES LEADERS DU PPRD’
AU PROJET DE RESOLUTION DES SENATEURS AMERICAINS DEMANDANT DES SANCTIONS CIBLEES CONTRE LES PERSONNALITES CONGOLAISES

Texte intégral de la résolution de ce 2 juin 2016
de nos cdes des JEUNES LEADERS du PPRD
(le parti présidentiel de RDC) :

En date du vendredi 27 Mai 2016 à Washington DC, les trois sénateurs démocrates Edward J. Markey, élu du Massachusetts, Richard Durbin, élu de l’Illinois, et Christopher Murphy, élu du Connecticut, ont présenté une résolution du Sénat « exigeant » du Gouvernement de la République Démocratique du Congo de « se conformer aux limites constitutionnelles sur le mandat présidentiel et de remplir le devoir constitutionnel pour une transition démocratique du pouvoir en décembre 2016 ».

Nous, les JEUNES LEADERS DU PPRD ayant pris connaissance de cette résolution, adressée au Président Obama, au Gouvernement Démocratique du Congo, à l’Union Européenne ainsi qu’a l’Union africaine ; après réflexion et analyse, tenons à porter à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale ce qui suit:

1) D’entrée de jeu, nous nous insurgeons contre l’arrogance avec laquelle les trois sénateurs ont adressé leur résolution, dominée par le terme « exigence », au Gouvernement d’un Etat souverain, in specie la République Démocratique du Congo et ce, au mépris des pratiques et principes universels des relations internationales consacrés notamment par la Charte Des Nations-Unies;

2) En rapport avec le point relatif à la limitation des mandats du Président de la République Démocratique du Congo, il sied de rappeler que le peuple congolais s’est prononcé de manière souveraine au referendum de 2005 sur cette question. Ainsi, seul le peuple congolais souverain peut décider du changement en vertu de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination conformément à l’article 5 de la Constitution.
Par ailleurs, quant à la question relative au refus pour le Président de la République d’affirmer publiquement de quitter ses fonctions à la fin de son mandat, nous disons qu’il est indécent et inconcevable que trois sénateurs américains (qui constituent visiblement le lobbying de M. Katumbi), se proposent de demander à son excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange, Président de la République et Chef de l’Etat, en plein exercice de son mandat constitutionnel, de se prononcer sur sa candidature aux élections prochaines.

Nous demandons aux sénateurs américains d’interroger l’histoire de leur pays sur les quatre mandats successifs accordés souverainement au Président Franklin Roosevelt par le peuple américain sur base de la Constitution américaine et du vouloir du peuple américain.

3a) Quant au point relatif à l’organisation des élections, il y a lieu de préciser ce qui suit:

3b) Il revient à la commission Electorale Nationale Indépendante, CENI en sigle, la charge absolue d’organiser le processus électoral à travers notamment l’enrôlement des électeurs, la tenue du fichier électoral, les opérations de vote et de dépouillement, et se conformément aux dispositions pertinentes de l’article 211 de la constitution ;

3c) En ce qui concerne l’organisation de l’élection du Président de la République, seule la CENI est habilitée à convoquer le scrutin, conformément à l’article 73 de la Constitution.

4) Quant à la date du 19 décembre 2016, supposée date marquant la fin du mandat du Président de la République, il y a lieu de fixer que la Constitution de la République du Congo, en son article 70 aliéna 2 in fine, oblige le Président de la République de rester en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu.
Dans le même ordre d’idées, l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 mai 2016 rendu en interprétation de la disposition précitée, précise qu’après le 19 décembre 2016, il n’y a pas eu d’envisager une vacance institutionnelle à la tête de l’Etat en vertu notamment du principe sacro-saint de la continuité de l’Etat posé à l’article 69 aliéna 3 in fine de la Constitution. Et, pour rappel, les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoire. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers, et ce conformément aux dispositions pertinentes de l’article 168 de la Constitution.

5) Quant au point relatif à l’identification et recensement général de la population, à la sécurisation du processus électoral et du financement de ce processus, il y a lieu de préciser que ces questions relèvent tout simplement de la souveraineté de l’Etat congolais et sont prises en charge au quotidien par les institutions de la République légalement établies.

Il est donc malvenu et discourtois que des personnalités d’un Etat étranger s’ingère dans les affaires intérieures d’un Etat indépendant et souverain ;

6) S’agissant des événements du 19 au 21 janvier 2015, douloureux pour nous peuple congolais et élogieux pour nos trois sénateurs américains, initiateurs de ladite résolution, il y a lieu de souligner que ces manifestations organisées par une minorité de l’opposition instrumentalisée et financée par certaines chancelleries avec comme conséquences : le pillage des magasins aussi bien de certains compatriotes que des sujets chinois, la destruction méchante des symboles de l’Etat, la vandalisation des biens publics et privés, n’ont pas freiné l’élan de la stabilisation, du rétablissement de l’ordre public et de la restauration de l’autorité de l’Etat tant à Kinshasa que sur l’ensemble du territoire national de la République Démocratique du Congo ;

7) Quant au prétexte des initiateurs de la fameuses résolution qui considèrent la convocation du dialogue comme une tentative de retarder la tenue des élections, il y a lieu de préciser ce qui suit :
Le Président de la République s’est inscrit dans les us et coutumes de l’histoire politique congolaise depuis l’accession de la République Démocratique du Congo à l’indépendance quant au règlement pacifique des différents politiques.

Pour rappel :

. Après moult tumultes, tueries et assassinats de nos martyrs de l’indépendance, le Congo a acquis sa souveraineté nationale et internationale à l’issue de la table ronde politique belgo-congolaise du 20 janvier au 20 février 1960 ;

. Le pluralisme politique effectif en République Démocratique du Congo est la conséquence de la Conférence nationale souveraine après plus de trois décennies de dictature soutenue par certaines puissances étrangères ;

. la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, dont certains impérialistes s’approprient la paternité et la sauvegarde, est la résultante du Dialogue inter congolais organisé à Sun City en 2002.

Par conséquent, nous réaffirmons notre liberté, en tant que peuple souverain, d’échanger sur les questions importante qui intéressent la marche de la nation congolaise dans le respect et la considération de nos partenaires qui nous accompagnent dans cette démarche royale de
résolution pacifique de nos problèmes internes. En définitive, il revient au Président de la République, Chef de l’Etat, Représentant de la nation congolaise et Symbole de l’Unité nationale de réunir les congolais, le cas échéant, conformément à l’article 69 alinéa 1er de la Constitution.

8) Concernant la question relative aux droits de l’homme et à la restriction des libertés fondamentales, il y a lieu de noter des améliorations significatives.

A titre illustratif :
a. la République Démocratique du Congo a mis en place la Commission Nationale des Droits de l’Homme, CNDH en sigle, institution non existante dans plusieurs Etats au monde et composée essentiellement des activistes des droits de l’homme et de la société civile ;
b. L’instauration au niveau du Gouvernement d’un ministère en charge des droits humains ;
c. la République Démocratique du Congo est le seul pays au monde qui compte à ce jour 459 partis politiques enregistrés dont les alliances se font souvent au-delà des idéologies, du reste divergentes, et plus de 80 chaînes de télévisions et radios communautaires privées.

En définitive, il convient de noter que c’est justement au titre du respect des droits fondamentaux civils et politiques notamment des congolais que nous tenons à la révision du fichier électoral. Car, autrement, des millions de congolais ne pourront pas exercer notamment leurs droits au vote et à l’éligibilité; ce qui sera contraire aux dispositions pertinentes et impératives des articles 5 et 60 combinés de la Constitution et aux instruments juridiques internationaux et relatifs auxquels le peuple congolais a réaffirmé son adhésion tel que le renseigne le préambule de la Constitution.
Le respect de la Constitution ne se limite pas au respect du « délai constitutionnel » ; il implique aussi le respect qui, du reste, participe de la consolidation de l’Etat de droit démocratique.

9) Quant à la question du mandat d’arrêt lancé contre le politicien cité, il sied de relever que, contrairement aux affirmations contenues dans la résolutions initiée par les trois sénateurs américains, le Gouvernement congolais n’a jamais émis un mandat à l’encontre de ce monsieur. C’est plutôt le pouvoir judiciaire, du reste indépendant et seul habilité à cette effet, à travers le Parquet général, qui l’a fait dans le cadre de l’instruction préparatoire et ce, conformément à la législation congolaise en matière pénale.
Par ailleurs, il sied de noter que c’est lorsque M. Moise Katumbi Chapwe a appris qu’il y avait ouverture des poursuites à sa charge qu’il s’est précipité à annoncer sa candidature à la présidence de la République alors que le calendrier électoral n’est pas encore publié, et que la réception des candidatures par la CENI n’a pas encore été lancée. Il s’agit d’une fuite en avant;

10) En ce qui concerne les menaces de sanctions envisagées par l’Union Européenne et soutenues par les trois sénateurs, initiateurs de ladite résolution, nous faisons observer qu’elles relèvent de la pure « guerre psychologique qui consiste à utiliser des techniques de formatage, de propagande, de subversion, d’influences et de conditionnement pour installer le doute ou la peur dans le subconscient collectif des congolais » ;

11) Quant à la question relative à l’alternance politique en République Démocratique du Congo soutenue à tout point de vue par les trois sénateurs américains, il y a lieu de noter qu’il s’agit en réalité d’une question de lutte des intérêts des multinationales et des grandes sociétés qui considèrent la République Démocratique du Congo comme un bien sans maître au détriment du Peuple Congolais.

Celle-ci entretiennent des concessions et les emploient pour spéculer sans les exploiter. Et, quand elles les exploitent, c’est au mépris des lois nationales et des populations locales. C’est le cas avec First Quantum, BANRO CORPORATION ou Freeport MC Moran ou encore Damsceaux et Forrest. Et lorsque l’Etat les affronte comme le cas de FIRST QUANTUM MINERALS, elles lancent une guerre totale dans les médias et la justice internationale contre le pouvoir en place. Ils ont les moyens pour cela et leur argumentation est facile : « les dirigeants corrompus congolais refusent la bonne gouvernance ». Les relations de ces multinationales avec certains gouvernements occidentaux dont le Canada à titre illustratif avait retardé d’une demi-année l’annulation de la dette en 2010 de la RDC à cause du conflit entre le Gouvernement de Kinshasa et la société canadienne First Quantum.

Madame Clinton Hillary a mis la mine de Tenke Fungurume exploitée par Freeport MC Moran à la première place sur la liste des géants économiques dans le monde que le gouvernement américain estime crucial pour sa sécurité nationale.

Didier Reynders est, à la demande de la famille Lippens, Forrest, Vastapan et Damseaux, allé demander au Gouvernement congolais de faire retirer la loi agricole qui prévoit que plus de 50% des actions des sociétés agricoles doivent être aux mains des nationaux congolais.

On en veut au Président de la République Joseph Kabila et on préfère Moise Katumbi pour seul objectif de brader et assujettir le Congo et ses richesses aux impérialistes occidentaux.

Tout compte fait, après 75 années de colonisation, 36 années de dictature néocoloniale avec toute la destruction économique et morale que cela implique, les congolais ont dû subir une guerre d’agression et une situation de balkanisation qui a duré cinq ans, suivi par une période de « mise sous tutelle » après les négociations de Sun City à travers le CIAT pendant quatre ans. Et depuis 2006, il y a toujours la menace de guerre et le chantage qui restent forts.

Ce que les congolais retiennent de Joseph Kabila :

– Il a mis fin à l’Etat balkanisation réelle de notre pays qui a duré cinq ans ;

– Il a obtenu que les forces d’agression quittent officiellement le pays ;

– Il a réunifié la République Démocratique du Congo qui était déchirée en quatre morceaux.

– Il s’est battu pour mettre fin à la période 1+4 qui a duré trois ans, dans laquelle le Congo était très divisé et pratiquement sous la tutelle de la Communauté internationale ;

– Il a défendu la souveraineté du Congo, l’intégrité territoriale et l’unité du pays contre les nouvelles guerres en 2004, 2008 et 2012 qui étaient lancées à partir de Kigali et de Kampala avec la bénédiction de certaines puissances occidentales. Depuis la défaite unilatérale du M23, la situation s’est enfin calmée, mais la menace est toujours présente. Pour nous, la jeunesse congolaise, Joseph Kabila Kabange incarne la paix, la stabilité et la cohésion de notre chère pays tellement acquise au prix le plus fort.

– Il a réussi à mettre fin à la très longue période dans laquelle il n’y avait aucune dynamique économique en Zaïre – RDC, période qui a duré de la fin des années 1970 jusqu’à environ 2008. Aujourd’hui la RDC connaît un chiffre de croissance de 8 à 9% et l’inflation est de loin la meilleure depuis notre indépendance. Il y a des routes qui sont reconstruites et réhabilitées,
des concessions minières et agricoles qui sont exploitées. La production du cuivre a dépassé le niveau record des années 1970-1980
Les marchés de Kinshasa qui autrefois, approvisionnées pendant plusieurs décennies pour une grande partie via l’importation de poulets, beurre, café etc. qui arrivaient dans des chambres froides, est alimenté de manière progressive par la production locale. Aujourd’hui, les propriétaires de ces chambres froides les ont vendu et on investi dans l’agriculture au Congo même. Le budget du gouvernement a été multiplié par 5 entre 2006 et 2015, tandis que dans cette même période, la part d’aide budgétaire extérieure à diminué de 43 à 6.4 %.

– Il a permis à la République Démocratique du Congo de jouer un rôle important dans des alliances et de coopération internationale ;

– Il a jeté les bases pour une alliance stratégique fondamentale RDC-Angola-Afrique du sud. Il a continué dans la ligne droite du nationaliste patriote Mzee Laurent Désiré KABILA, en ce qui concerne l’appartenance et l’intensification des relations avec les pays d’Afrique australe et de la SDAC;

– Il a ouvert le pays aux économies émergentes, notamment la Chine qui est devenue le partenaire le plus important du pays. En même temps il enlève chaque prétexte aux Etats-Unis et l’Union Européenne de lancer une agression diplomatique et laisse la porte ouverte pour la coopération avec tout les Etats du monde.

En conclusion, nous disons aux impérialistes, vous pouvez concevoir tout ce que vous voulez, sanctions ou quoi, vous nous ferez pas peur. Le peuple congolais n’est pas n’importe quel peuple ; nous sommes descendants de Béatrice Ndona Kimpavita, Mfumu Kimbangu, Patrice Emery Lumumba, Laurent Désiré Kabila, Antoine Gizenga, etc.

Le sang innocent de tous nos vaillants héros violemment assassinés vit en nous et guide nos pas. Vous n’aurez jamais Joseph Kabila Kabange parce que les foudroyants assassinats de ces devanciers nous ont rendus sages.

Et désormais, nous la génération Kabila, nous les nationalistes congolais, nous brandirons transversalement notre identité révolutionnaire face à vos ignobles et impérialistes menaces de sanctions.

Le peuple congolais est très jaloux de sa souveraineté ; c’est tout ce que nous avons de plus précieux. Nos aïeux ont versé leur sang pour notre liberté, donc vous nous ferez pas peur

Nous disons catégoriquement non :

NON à la balkanisation de notre pays,
Non aux laquais de l’impérialisme,
Non à l’intrusion extérieure.

Fait à Kinshasa, le 02 juin 2016
Pour les jeunes leaders,
Papy PUNGU LWAMBA
président

CI A:
– la Représentation de l’Union Africaine ;
– la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) ;
– la Représentation de l’Union Européenne ;
– l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique ;
– Au Gouvernement de la RDC ;
– Au Président de la République ;
– Au Secrétaire-Général du PPRD ;
– Au Secrétaire-Général de la Majorité Présidentielle.

PANAFRICOM / JEUNES LEADERS DU PPRD

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