PANAFRICOM/ 2017 11 13/

« la situation au Burundi n’est pas aussi mauvaise qu’elle a été décrite (par la CPI) car des nombreux réfugiés burundais en Tanzanie sont déjà rentrés chez eux tandis que d’autres continuent de rentrer »

– Le président tanzanien John Magufuli.

Nairobi, 11 nov 2017 (AFP) – Les présidents tanzanien John Magufuli et ougandais Yoweri Museveni ont vivement critiqué la décision des juges de la Cour pénale internationale (CPI) autorisant l’ouverture d’une enquête sur des crimes contre l’humanité présumés au Burundi, apprend-on samedi de source officielle tanzanienne.

« Le président Magufuli a déclaré que cette décision compromet les efforts déployés par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui a mis en place un comité chargé d’aider à la résolution du conflit burundais, sous la direction du président Yoweri Museveni et de l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa », indique samedi un communiqué de la présidence tanzanienne, au terme d’une rencontre dans l’ouest de l’Ouganda entre les deux chefs d’Etat.

Museveni, désigné par ses pairs comme facilitateur des difficiles négociations entre les parties burundaises, est actuellement président en exercice de l’EAC, regroupant la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud.

Selon le président tanzanien, « la situation au Burundi n’est pas aussi mauvaise qu’elle a été décrite (par la CPI) car des nombreux réfugiés burundais en Tanzanie sont déjà rentrés chez eux tandis que d’autres continuent de rentrer ».

LE PRESIDENT MUSEVENI CONDAMNE « LA DECISION DE LA CPI QUI SE MELE DES AFFAIRES DE LA COMMUNAUTE D’AFRIQUE DE L’EST SANS ASSOCIER SES DIRIGEANTS, CE QUI COMPROMET LES EFFORTS VISANT A RESTAURER LA PAIX AU BURUNDI ».

Toujours selon ce texte, le président Museveni a également condamné « la décision de la CPI qui se mêle des affaires de la Communauté d’Afrique de l’Est sans associer ses dirigeants, ce qui compromet les efforts visant à restaurer la paix au Burundi ».

Dans une décision rendue le 25 octobre, la CPI « a autorisé le procureur (…) à ouvrir une enquête sur des crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l’extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et jusqu’au 26 octobre 2017 ». L’autorisation concerne « notamment: le meurtre et la tentative de meurtre, l’emprisonnement ou la privation grave de liberté, la torture, le viol, la disparition forcée et la persécution ».

Ce pays de la région des Grands Lacs est plongé dans une grave crise depuis que les occidentaux (USA appuyé par la Belgique et la France) ont lancé une « révolution de couleur » dès la fin 2014 (un « Maidan burundais »), transformée en coup d’état avorté mi-mai 2015, puis en terrorisme.

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