PCN-SPO/ 2018 05 03/

Revue de Presse/

Intéressante bibliographie critique de Marx sur ‘Le point’ :

Ce que Marx a (vraiment) écrit …

Dans une société en crise, son nom est brandi à tout bout de champ. Mais quelle est véritablement l’œuvre de Marx ? Revue de détail.

L’œuvre de Marx est parue, pour l’essentiel, après sa mort. Seul le livre I du Capital est ainsi sorti de son vivant. Engels en a publié le le livre II en 1885 et le III en 1894.

Marx a consacré sa vie à l’élaboration d’une philosophie de l’économie. Mais la gestation de son œuvre fut constamment perturbée, tant par ses travaux alimentaires pour différents journaux que par ses problèmes de santé récurrents et par la misère dans laquelle il vivait, ou encore par les pamphlets politiques écrits sous la pression des circonstances.

Ce sont cependant ses scrupules théoriques qui expliquent l’état dans lequel son œuvre nous est parvenue. Marx n’était en effet jamais satisfait de ses textes, qu’il remaniait et réécrivait sans cesse : ainsi, au moment même où le livre I du Capital, le seul publié de son vivant, est sous presse, il reprend entièrement le premier chapitre, d’où les différences notables entre la seconde édition et la première. La traduction française du livre I sera elle-même une nouvelle rédaction du texte, qu’il aura faite presque entièrement.

Son œuvre est donc pour l’essentiel posthume : Engels publiera le livre II du Capital en 1885 et le III en 1894. Ses principaux textes philosophiques, comme L’Idéologie allemande, ne seront publiés que dans les années trente. Le parti socialiste de la RDA fait paraître dans les années 1950 une première édition des œuvres de Marx et d’Engels en 43 volumes, qui fera longtemps référence : cette édition est cependant incomplète, mais elle a surtout pour défaut de présenter l’œuvre de Marx comme un tout achevé et systématique.

La nouvelle édition allemande en cours, sous l’égide de l’Internationale-Marx-Engels-Stiftung, présentera pour la première fois, en 114 volumes, l’intégralité des textes tels qu’ils ont été laissés par Marx : une masse de manuscrits où il reprend et précise sans cesse ses analyses, un immense chantier théorique fondé sur une démarche critique qui lui fait rectifier en permanence ses propres concepts. Irréductible, donc, à toute forme de dogmatisme.

QUELLES SONT LES ŒUVRES DE MARX ?

En voici la liste, en fonction des dates de rédaction, avec entre parenthèses les dates de publication et des premières traductions françaises…

CRITIQUE DU DROIT POLITIQUE HÉGÉLIEN

(ÉCRIT EN 1843, PUBLIÉ EN 1927, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1935)

Le premier travail qui nous soit parvenu – sous la forme d’un manuscrit incomplet et inachevé – est un commentaire littéral des Principes de la philosophie du droit de Hegel (1818) dont Marx se veut un disciple critique : il y réfute l’idéalisme philosophique de Hegel, en même temps qu’il élabore une critique radicale de la monarchie constitutionnelle, au profit de la démocratie. Il a alors vingt-cinq ans…

MANUSCRITS DE 1844

(PUBLIÉS EN 1932, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1937)

Réfugié à Paris en octobre 1843, Marx commence l’étude systématique de l’économie. Les trois cahiers de travail qui ont été conservés montrent l’ébauche de sa critique de l’économie politique : Marx y élabore une théorie de l’aliénation, fondée sur l’analyse du pouvoir de l’argent dans la société moderne. Le déplacement de l’analyse du champ politique au champ économique conduit au dépassement de la démocratie au profit du communisme. Marx reprend et développe en outre sa critique de Hegel, sous la forme d’un commentaire de la Phénoménologie de l’esprit (1807) centré sur la question de l’aliénation.

THÈSES SUR FEUERBACH

(ÉCRITES EN 1845, PUBLIÉES SOUS UNE FORME MODIFIÉE PAR ENGELS EN 1888 ET, DANS SA VERSION ORIGINALE EN 1924. PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1938)

En onze notes jetées sur le papier, Marx fonde toute sa philosophie, en renvoyant dos à dos idéalisme et matérialisme pour élaborer une philosophie de l’activité (praxis), qui définit le réel, ni par l’esprit ni par la matière, mais par l’activité pure d’individus vivants. Des livres entiers ont été consacrés aux Thèses, dont il existe plus de 300 traductions.

L’IDÉOLOGIE ALLEMANDE

(ÉCRIT EN 1845 AVEC ENGELS, PUBLIÉ EN 1932, TRADUCTION FRANÇAISE PARTIELLE EN 1938, PREMIÈRE TRADUCTION INTÉGRALE EN 1968)

Cette œuvre philosophique majeure de Marx fut rédigée avec Engels. Il y développe pleinement sa conception du matérialisme historique, fondée sur l’activité de production d’individus concrets, et ce à partir d’une critique de la pensée de Ludwig Feuerbach (1804-1872). L’intérêt du texte est de montrer les fondements philosophiques de l’économie de Marx : c’est parce que l’homme est désormais défini par son activité concrète de production (et non plus par l’activité abstraite de la pensée comme dans la philosophie classique) que le système économique de production devient un thème philosophique. L’ensemble des idées et des théories est lui-même un résultat de la pratique vivante d’individus déterminés, et c’est ce qui définit l’idéologie. Marx et Engels ne réussissent pas à faire publier leur texte, et l’abandonnent, selon l’expression de Marx, « à la critique rongeuse des souris ».

MISÈRE DE LA PHILOSOPHIE

(RÉDIGÉ EN 1847, DIRECTEMENT EN FRANÇAIS PAR MARX ET PUBLIÉ LA MÊME ANNÉE)

Il s’agit d’une violente critique du livre de Proudhon (1809-1865), Philosophie de la misère (1846). Comme toujours, la critique permet à Marx de préciser sa propre pensée, et d’élaborer ici ses premières conceptions du salaire, du temps de travail, de la division du travail ou encore de la concurrence.

MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE

(ÉCRIT AVEC ENGELS EN 1847, PUBLIÉ EN FÉVRIER 1848, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1885)

En novembre 1847, Marx et Engels participent à Londres au IIe congrès de la Ligue communiste, et ils sont chargés d’en rédiger le manifeste qu’ils rédigent en décembre 1847. À partir de la lutte des classes posée comme principe directeur de l’histoire, l’époque moderne est présentée comme avènement de la bourgeoisie, et comme accroissement de son antagonisme avec le prolétariat. La révolution communiste apparaît alors comme la conséquence inéluctable de cette opposition. Le Manifeste est également une critique systématique de toutes les formes de socialismes.

LE DIX-HUIT BRUMAIRE DE LOUIS-BONAPARTE

(ÉCRIT ET PUBLIÉ EN 1852, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1891)

Pamphlet politique dirigé contre Napoléon III après le coup d’État du 2 décembre. Marx analyse la révolution de 1848 et son échec en termes de luttes des classes. Il critique violemment le cynisme, la bêtise et la médiocrité de Napoléon III, mais il est tout aussi sévère avec l’immaturité politique des révolutionnaires.

LES GRUNDRISSE (**)

(ÉCRITS ENTRE 1857 ET 1858, PUBLIÉS EN 1939, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1967)

À partir des années 1850, Marx consacre tout son effort théorique à la critique de l’économie politique. Le premier résultat prend la forme d’un volumineux manuscrit connu sous le nom de « Grundrisse » (« esquisse » ou « ébauche » en allemand). L’importance du texte vient de l’utilisation des concepts et de la logique de Hegel, qui permet de comprendre le statut philosophique des analyses : Marx reproche ainsi à l’économie classique, telle que la pense par exemple Adam Smith, de rester au niveau des apparences sans jamais être capable d’accéder aux fondements réels des processus.

CONTRIBUTION À LA CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE

(ÉCRIT ET PUBLIÉ EN 1859, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1899)

Première publication de Marx sur la question économique, souvent considérée comme un chapitre préliminaire au livre de sa vie, Le Capital. Il s’agit d’une étude du mode de production capitaliste, qui part de l’analyse de la marchandise. Celle-ci est définie par la dualité de la valeur d’usage et de la valeur d’échange, ce qui mène Marx à reconnaître l’opposition entre deux types de travail, le travail particulier concret et le travail universel abstrait. Première théorie de la monnaie comme matérialisation du temps de travail.

THÉORIES SUR LA PLUS-VALUE

(ÉCRITES ENTRE 1861 ET 1863, PUBLIÉES ENTRE 1905 ET 1910, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1974-1976)

Histoire critique de l’économie, où Marx commente et analyse les principales théories économiques classiques, en particulier Adam Smith, Thomas Malthus et David Ricardo.

LE CAPITAL. LIVRE I

(ÉCRIT ET PUBLIÉ EN 1867, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE REVUE ET CORRIGÉE PAR MARX EN 1875)

C’est le grand-œuvre de Marx, entièrement consacré à l’analyse du système de production capitaliste. L’économie y est définie par la production et non par les échanges comme dans l’économie classique, ce qui amène le philosophe à identifier l’originalité de l’économie capitaliste dans la production de valeurs d’échange (et non la production de valeurs d’usage comme dans les économies pré-industrielles). Le livre montre comment la production de valeur d’échange est possible : elle se fonde à la fois sur le salariat (l’achat de puissance de travail) et sur la recherche du profit (la production de plus-value). En d’autres termes, l’argent achète du travail pour se produire lui-même : c’est ce processus d’autoproduction de l’argent (ou autovalorisation de la valeur) que Marx nomme « capital ». La production de plus-value est fondée sur le surtravail, c’est-à-dire sur l’exploitation des travailleurs, et Marx étudie les modalités de cette exploitation, en particulier dans la question du temps de travail.

LA GUERRE CIVILE EN FRANCE

(ÉCRIT ET PUBLIÉ EN 1871, PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE EN 1872)

Analyse de la Commune de Paris réalisée pour la Ire internationale, dans laquelle Marx voit l’invention d’une nouvelle forme politique préfigurant la révolution communiste : l’originalité de la Commune est d’avoir supprimé l’État pour faire exercer le pouvoir directement par le peuple.

(*) Auteur : Jean Vioulac, professeur de philosophie, est l’auteur de « Approche de la criticité, philosophie, capitalisme, technologie » (PUF, 2018).

(**) Selon Luc MICHEL, « la partie la plus intéressante et la plus actuelle de l’œuvre théorique de Marx » …

* Voir sur :

http://www.lepoint.fr/histoire/ce-que-marx-a-vraiment-ecrit-02-05-2018-2215209_1615.php  (presse bourgeoise, à lire avec réserves)

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