LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 07 03/

« Dans les années 2070, les Mexicains et les populations d’origine mexicaine constitueront la population dominante le long d’une ligne longeant la frontière américano-mexicaine à plus de deux cents milles de la Californie, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et du Texas et de vastes régions de la Cession mexicaine. La région ne se comportera pas comme les autres zones d’immigration. Au contraire, comme cela se produit dans les régions frontalières, elle sera culturellement – et à bien des égards, économiquement – un processus vers le nord.

Une extension du Mexique. Dans tous les sens, mais légalement, la frontière aura déménagé vers le nord »

-George Friedman (THE NEXT 100 YEARS,

A forecast for the 2st century).

– INTRODUCTION/

Tremblement de terre (attendu) ce dimanche au Mexique !

Tandis que dimanche au Mexique, Andrés Manuel López Obrador, le candidat populiste de gauche était élu à la présidence, on célébrait une autre victoire non moins importante dans la capitale (ville stratégique), une ingénieure de l’énergie de 56 ans et membre du p’Pti Morena’ ‘Obrador, est devenue la première femme maire de Mexico. C’est également la première fois depuis 1997 que le maire et la présidence sont détenus par le même parti, ce qui éliminera sans aucun doute les obstacles à la réforme promise par Obrador. Sheinbaum est sur la même longueur d’onde que son président, promettant un «gouvernement laïque» non religieux qui traitera des questions environnementales, des droits des femmes et du sort des communautés indigènes – malgré les forces  antagonistes contradictoires du parti ultra-conservateur et évangélique Pes.

Mais le tremblement de terre en politique intérieure, qui bouleverse profondément le régime mexixain, se double d’un séisme en politique étrangère, vis-à-vis du puissant voisin américain. Obrador a en effet deux surnoms : « Amlo ». Mais aussi et surtout « Andresmanuelovich » ! Le nouveau président est en effet ouvertement pro-russe et Moscou est très présente dans le pays, ce qui devrait inquiéter Washington …

Je vous en avais déjà parlé (en Anglais) en fin janvier dernier sur

LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :

* THE MOSCOW – MEXICO RELATIONSHIP DEEPENS.

OR HOW RUSSIA INVITES ITSELF INTO THE DISPUTE BETWEEN MEXICO AND THE USA OF TRUMP …

sur http://www.lucmichel.net/2018/02/09/luc-michels-geopolitical-daily-the-moscow-mexico-relationship-deepens-or-how-russia-invites-itself-into-the-dispute-between-mexico-and-the-usa-of-trump/

* WHAT IS MEXICO TO RUSSIA? – LAVROV INTERVIEW TO THE MEXICAN NEWSPAPER EXCÉLSIOR AND SPANISH RT

(THE MOSCOW – MEXICO RELATIONSHIP DEEPENS II)

sur http://www.lucmichel.net/2018/02/17/luc-michels-geopolitical-daily-what-is-mexico-to-russia-lavrov-interview-to-the-mexican-newspaper-excelsior-and-spanish-rt-the-moscow-mexico-relationship-deepens-ii/

– PARTIE I/

USA-MEXIQUE : UN DESTIN GEOPOLITIQUE CONTRARIE PAR L’IDEOLOGIE ANTI-LATINOS DE TRUMP ET DES SIENS

Lenine disait que « l’avenir politique n’était pas rectiligne comme la Perspective Nevski à Saint-Pétersbourg ». Et c’est encore plus vrai en Géopolitique, qui est structurée par des cycles longs et des évolutions logiques. Mais que bouleversent les événements et les hommes. L’avenir du Mexique semblait tout tracé : la fusion avec le Canada et les USA dans un grand Bloc continental nord-américain. Que préfigurait l’ALENA (NAFTA en anglais) et qui de l’unification économique devait passer à l’intégration politique, puis géopolitique (selon les théories sur les « grands états en voie d’unification » de Friedrich List, la théoricien du « Nationalisme économique »). C’est à cela qu’on travaillé aussi bien Bush II qu’Obama. L’unification en « blocs continentaux » (cfr. Haushofer et Thiriart) sera inévitablement la tendance des XXIe et XXIIe siècles.

LA LOGIQUE CONTINENTALE DE L’ALENA

L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est un accord signé par le Canada, le Mexique et les États-Unis, créant un bloc commercial trilatéral en Amérique du Nord. L’accord est entré en vigueur le 1er janvier 1994. Il a remplacé l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis entre les États-Unis et le Canada. L’ALENA comporte deux suppléments: l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement (ANACDE) et l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine du travail (ANACT). La plupart des analyses économiques indiquent que «l’ALENA a profité aux économies nord-américaines et au citoyen moyen, mais a touché une petite minorité de travailleurs des industries exposées à la concurrence commerciale». Les économistes soutiennent que « retirer l’ALENA ou renégocier l’ALENA d’une manière qui rétablit Les barrières commerciales nuiront à l’économie américaine et coûteront des emplois ». Bien que le Mexique « serait beaucoup plus durement touché par la perte d’emplois et la réduction de la croissance économique à court et à long terme ».

Le président américain Donald Trump a averti en août 2017 qu’il pourrait mettre fin au traité commercial de l’ALENA avec le Mexique et le Canada après que les pourparlers à trois n’aient pas réussi à combler de profondes divergences. Les États-Unis, le Canada et le Mexique ont ensuite bouclé leur premier round de négociations pour réorganiser le pacte commercial avec peu de signes d’une percée. Trump a rouvert les négociations du traité de 1994 « par souci des intérêts économiques américains souffraient. »

L’IDEOLOGIE CONTRE LA GEOPOLITIQUE (1)

Mais la Géopolitique a sa logique qui succombe parfois devant la dynamique irrationnelle quasi biologique des idéologies : ainsi la logique rationnelle géopolitique du « grand Espace germano-slave Vladivostok-Flessingue » (Hanshofer et Niekisch), Bloc continental opposé aux thalassocraties anglo-saxonnes, succombe face au racisme biologique anti-slave de Hitler qui brise de façon suicidaire le « Pacte germano-soviétique » (« la tentation du nihilisme » dira un critique de Hitler) et fait du XXe siècle un « siècle américain ». Ainsi la logique de l’ALENA s’affronte et se confronte au racisme WASP anti-latino de l’Alt-Right, inspirée des théories de Huntignton et rassemblée autour du scénario politique de Trump (qui est tout sauf un homme isolé –sic-, hors système -resic).

La question qui se pose est celle de la portée historique de l’action de Trump et des siens. Coup d’arrêt éphémère, arrêt durable de dix à vint ans, basculement géopolitique anti-yankee ?

L’IDEOLOGIE CONTRE LA GEOPOLITIQUE (2) :

DE HUNTINGTON A TRUMP, AMERICANISME ANTI-LATINOS ET THEORIE DITE DU « GRAND REMPLACEMENT »

Derrière les actions de Trump qui font l’actualité, il y a l’idéologie de la Droite radicale, « l’Alt-Right » américaine. « La Maison-Blanche a toujours défendu la politique de « tolérance zéro » qui obligeait depuis le mois de mai la police aux frontières à séparer les enfants de leurs parents, mis sous les verrous avant d’être traduits en justice. Au moins 2 342 enfants et jeunes migrants auraient ainsi été séparés de leurs familles. Suite à une indignation massive face à la mise en œuvre de cette politique, le Président américain a signé un décret selon lequel les parents migrants et leurs enfants doivent être retenus ensemble. » Cette politique de séparation des enfants de leurs parents n’a rien d’un coup de communication. Elle relève bien au contraire de la mise en œuvre d’une idéolgie.

* L’arrière plan est tout d’abord idéologique derrière Trump et les siens dans leur « latino-phobie » anti-mexicaine et anti-hispanophones :

« Théorie du remplacement de population » de Samuel huntington (évoquée aussi par Georges Friedman dans ses « The next 100 yaers »), mais aussi le fatras idéologique derrière la droite républicaine américaine (notamment les romans géopolitiques « bestsellers » de Tom Clancy, souvent adaptés par Hollywood, qui fantasment sur le « danger latino » … et inspirent les généraux de Trump) …

* L’arrière-plan est ensuite politique :

 le poids de l’extrême-droite suprématiste Us (Breitbart, Bannon, les Mercer et cie) et le contrôle de l’électorat « petit-blanc » (les « red necks »), les WASP (White Anglo-Saxons Protestant) déclassés, dans la perspective des élections de mi-mandat aux USA (renouvellement de la moitié des parlementaires) …

COMMENT LE GEOPOLITOLOGUE FRIEDMAN RESUME LA « THEORIE DU GRAND REMPLACEMENT DE POPULATION » DE HUNTIGNTON

Le géopolitologue Georges Friedman (ex patron du think tank ‘Stratfor’, maintenant éditeur de ‘Geopolitical Futures’) résume dans son livre « THE NEXT 100 YEARS, A forecast for the 2st century » la Théorie dite du « Grand remplacement de population » de Samuel Huntington :

« Dans les années 2070, les Mexicains et les populations d’origine mexicaine constitueront la population dominante le long d’une ligne longeant la frontière américano-mexicaine à plus de deux cents milles de la Californie, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et du Texas et de vastes régions de la Cession mexicaine (Ndla : les provinces du Nord du Mexique volées par les USA au XIXe siècle). La région ne se comportera pas comme les autres zones d’immigration. Au contraire, comme cela se produit dans les régions frontalières, elle sera culturellement – et à bien des égards, économiquement – un processus vers le nord. Une extension du Mexique. Dans tous les sens, mais légalement, la frontière aura déménagé vers le nord ».

La haine anti-Latinos – qui dissimule en fait une peur immense, comme toutes les haines du même genre – des Trump, Mercer, Breitbart, Bannon et cie n’a pas d’autre base. S’y ajoutent les fantasmes issus des romans ultra-nationalistes de Tom Clancy (danger mexicain, alliance des djihadistes avec les cartels mexicains, alliance Iran-Mexique, etc).

TRUMP ET LA MEMOIRE COLLECTIVE MEXICAINE

Trump aura réussi un exploit. En quelques mois, il a conduit le Mexique à renoncer à la logique d’intégration continentale nord-américaine de l’ALENA. Et, réveillant la mémoire collective populaire mexicaine du grand « rapt yankee » des provinces mexicaines par les USA au XIXe siècle, épopée usurpée dans l’historiographie US (« l’esprit d’Alamo ») mais « viol collectif national » dans les esprits au-delà du Rio Grande.

Et, oubliant que Moscou était en embuscade au Mexique, Trump a conduit directement à l’élection d’un président pro-russe, cet « Andresmanuelovich » …

 (Sources: Reuters – The Washington Post – Geopolitical Futures – EODE Think-Tank)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

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