LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 07 16/

« Les Américains ont prétendu vouloir arrêter complètement les exportations pétrolières de l’Iran. Ils ne comprennent pas le sens de cette déclaration, car le fait que le pétrole iranien cesse d’être exporté alors que celui de la région continue de l’être n’a aucun sens »

– Le président iranien Hassan Rohani (ce 9 juillet à Genève).

Derrière les tensions entre les USA et l’Iran, alimentées par la politique aventuriste de Trump, se dissimule un autre dossier, non plus régional et géopolitique mais mondial et géoéconomique : celui du « Nouveau marché mondial du pétrole et du gaz ».

# PARTIE I /

VERS UNE NOUVELLE CRISE DU PETROLE AUTOUR DU DETROIT D’ORMUZ ?

LES QUESTIONS DE L’ANALYSE PROSPECTIVE …

Le détroit d’Hormuz est l’un des plus importants passages maritimes pour le transfert du pétrole dans le monde. Le transit de 40% du pétrole mondial se fait via ce détroit, qui sépare les eaux du golfe Persique, de celles de la mer d’Oman et de l’Océan indien et qui constitue la seule voie maritime pour l’Irak, le Koweït, le Qatar et Bahreïn.

LE DETROIT D’HORMUZ SERA-T-IL LE THEATRE D’UNE GUERRE DES « PETROLIERS » ?

Après l’intensification par les États-Unis des sanctions anti-iraniennes, Téhéran a prévenu de l’option de fermer ce détroit stratégique. La question qui s’impose pour les analystes, en la matière, est de savoir si les responsables iraniens sont sérieux dans la réalisation de cet avertissement ou non. « Pour d’aucuns, la fermeture du détroit d’Hormuz constitue un levier de pression pour contrer les menaces israélo-américaines ».

Si jamais les États-Unis ou leurs alliés décident d’appliquer leurs mesures anti-iraniennes, Téhéran pourrait, facilement, fermer cette artère vitale des pays du bassin du golfe Persique. Et avec la fermeture du détroit d’Hormuz, près de 90% des exportations du pétrole brut des pays du bassin du golfe Persique, dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et l’Irak seraient stoppées et le monde serait témoin d’une hausse des cours du brut.

« La menace de l’Iran vise tout le monde du pétrole. Ce détroit est le point de transit de plus de 40% de pétrole mondial. Cela porterait un grand préjudice à l’économie de l’Arabie saoudite, dont 88% du pétrole sont exportés via ce passage, sans compter l’Irak et les Émirats arabes unis et les autres pays du golfe Persique qui subiraient des dégâts considérables en matière d’économie. Il est même possible que l’économie pétrolière de ces pays s’effondre en un seul jour », a averti Abeer Kayed, professeur des sciences politiques à l’université Harvard à Washington. « L’annonce par l’Iran de sa décision de fermer le détroit d’Hormuz au cas où les États-Unis empêchent ses exportations en pétrole est un levier de pression contre le président américain Donald Trump. La menace iranienne a conduit certains pays à réfléchir aux conséquences de la crise créée par les États-Unis après leur retrait unilatéral du Plan global d’action conjoint. Si Téhéran réalise sa menace, tous les pays y compris la Chine et les pays arabes connaîtraient de grands dommages matériels », a encore commenté Abeer Kayed.

LA POLITIQUE DE TRUMP ET SES CONSEQUENCES REELLES SUR LE MARCHE DU PETROLE ?

L’Iran se dit prêt à mettre en place une politique empêchant les exportations pétrolières régionales si les ventes de pétrole iraniennes étaient interdites par les États-Unis.

« Réduire à zéro les exportations iraniennes de pétrole », tel est le nouveau mantra de l’administration américaine concernant la République islamique. Un objectif qui se traduit par un nouvel ultimatum, adressé à l’ensemble de la communauté internationale et en premier lieu à « tous les alliés » des États-Unis : stopper tout achat de pétrole iranien d’ici le 4 novembre. Si l’importation de pétrole iranien est stoppée, le marché international souffrira d’une pénurie qui fera flamber les cours du pétrole. C’est surtout l’Arabie saoudite qui serait le grand bénéficiaire de cette nouvelle conjoncture.

Le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a déclaré que ses forces étaient « prêtes à fermer le détroit d’Hormuz », qui est la voie navigable stratégique reliant les producteurs de pétrole du Moyen-Orient aux principaux marchés mondiaux, « si les États-Unis rétablissent les sanctions visant le pétrole iranien ». « Nous espérons que ce plan exprimé par notre président sera mis en œuvre si nécessaire… Nous ferons comprendre à l’ennemi que tout le monde peut utiliser le détroit d’Hormuz ou personne », a déclaré Mohammad Ali Jafari, commandant en chef du CGRI.

LE DOSSIER DU PETROLE EN ARRIRE-PLAN ?

De la chute du prix du baril, en passant par le pétrole de schiste, nous sommes aujourd’hui dans un « Nouveau marché mondial » des hydrocarbues dominé par les USA … Tout le monde connaît la chute du baril de pétrole, qui frappe durement non seulement la Russie, mais bon nombre d’état latino-américains et africains. C’est le symptôme le plus visible de l’avènement d’un nouveau marché mondial du pétrole. La maîtrise est passée dans les mains américaines. Ce qui a eu des conséquences géopolitiques, Géopolitique et géoéconomie étant étroitement liées .

Derrière la crise qui s’amorce sur la libre circulation dans le Détroit d’Ormuz, voie essentielle des pétroliers exportant vers l’Occident, par où transitent 40 % des besoins en pétrole du monde, faut-il voir dans les « coups de gueule » de Trump (qui sont une stratégie pensée de communication) une tentative destinée à pousser les « pays européens et asiatiques à se tourner vers les États-Unis et à satisfaire leurs besoins en pétrole auprès d’eux » ? « Certes, il y a là une démarche américaine pour isoler l’Iran, mais c’est encore une fois Washington qui est sur le point de dicter à l’Europe ce qu’elle a à faire », écrit le quotidien russe ‘Nezavissimaïa Gazeta’.

Je renvoie mon lecteur pour ma vision du dossier au débat de ce 11 juillet sur PRESS TV, où j’ai soulevé les questions prospectives sur ce dossier appelé à occuper prochaînement l’espace médiatique :

Voir sur PCN-TV/

PRESS TV (IRAN) DEBAT AVEC LUC MICHEL:

L’IRAN FERMERA-T-IL LE DETROIT D’ORMUZ ?

(11 JUILLET 2018)

sur https://vimeo.com/279562813

LA FERMETURE DU DETROIT D’HORMUZ CONDUIRAIT-ELLE A UNE CRISE ENERGETIQUE MONDIALE ?

Selon l’analyste Vassili Tanourkov de la société d’investissement Veles Capital, cité par le quotidien russe ‘Nezavissimaïa Gazeta’, « une telle action conduirait à une crise énergétique majeure, ainsi qu’à une hausse vertigineuse des prix du pétrole, le baril pouvant aller de 200 à 400 dollars » : « ce sera une véritable catastrophe pour le président Trump qui s’approche à grand pas de l’échéance de mi mandat. L’Iran pourrait bien donner du grain à moudre au président US ».

Alexei Panin, directeur du bureau Urus Advisory à Moscou, affirme de son côté qu’il faut « prendre au sérieux l’avertissement lancé par l’Iran » : «  Cette menace serait une réponse iranienne à la politique de pression extrême qu’exercent les USA contre l’Iran. Après les Iraniens n’ont aucune raison de laisser le trafic maritime suivre son cours normal, s’ils ont à perdre leurs recettes pétroliers. Mais cette politique de tension suivie par Trump lui permet de déstabiliser l’OPEP. Le fait qu’il demande à Riyad une hausse de sa production pétrolière de 2 millions de barils par jour va exactement dans ce sens ».

# PARTIE II /

LE DETROIT D’ORMUZ, ZONE STRATEGIQUE MONDIALE :

LES QUESTIONS GEOPOLITIQUES

Et si l’Iran bloquait le détroit d’Hormuz ?

Les Américains prétendent réduire les exportations du pétrole iranien à « zéro ». « Soit. Faites-le pour en ressentir les conséquences », a lancé le président iranien ..

LE DETROIT D’HORMUZ : ETAT ACTUEL ?

Le détroit d’Hormuz est un passage maritime international, long de 158 kilomètres, qui relie le golfe Persique aux eaux internationales. Le détroit d’Hormuz est plus profond que le golfe Persique et il dispose d’une profondeur qui varie du nord au sud. Le détroit d’Hormuz est le deuxième détroit international le plus fréquenté du monde, et est considéré par le département américain de l’Énergie comme le « plus vital passage pétrolier ». C’est par le détroit d’Hormuz que passent 18 millions de barils de brut par jour, ce qui équivaut plus de 20 % du transit du brut mondial.

Les monarchies riveraines du golfe Persique ainsi que l’Iran détiennent 90 % de l’excédent du pétrole du monde et ils l’exporteront sur les marchés mondiaux en cas de déclenchement d’une crise et de pénurie de brut. Cela s’ajoute à 77 millions tonnes de gaz liquéfié qui sont transférées via le détroit d’Hormuz sur les marchés mondiaux. Ce chiffre équivaut à 30 % des exportations de gaz liquéfié dans le monde.

LE DETROIT D’HORMUZ ET LE COMMERCE NON PETROLIER ?

En ce qui concerne les exportations non pétrolières, 2,9 milliards de tonnes de marchandises transitent par le détroit d’Hormuz. Il s’agit d’un seul trajet reliant le port de Dubaï (cœur économique des Émirats arabes unis) aux eaux internationales et aux marchés internationaux. La vie économique des ports commerciaux des pays arabes du golfe Persique dépend donc directement du détroit d’Hormuz.

De nombreux navires géants, avec la capacité de porter 2,9 milliards de tonnes de marchandises, traversent chaque année le détroit d’Hormuz, qui permet également le transit de 22 % de navires, chargés de produits secs comme du blé, des céréales, du fer et du béton. C’est la raison pour laquelle les émirats arabes riverains du golfe Persique ont plusieurs projets pour inaugurer de nouveaux ports ou développer leurs ports existants afin qu’ils puissent augmenter leurs parts dans ce commerce croissant de produits non pétroliers. Dans la foulée, le Qatar construit un grand port, avec un budget de 1,7 milliard de dollars, près de la zone industrielle et du port de Mesaieed. L’Arabie saoudite, pour sa part, a déjà lancé un projet d’investissement de 600 millions de dollars pour augmenter la capacité annuelle du port de Dammam.

LES MONARCHIES ARABES PEUVENT-ELLES CONTOURNER LE DETROIT D’HORMUZ ?

À peine quelques jours après que la République islamique d’Iran ait menacé de fermer le détroit d’Hormuz, les monarchies arabes ont déjà lancé une série de tentatives destinées à minimiser l’importance géopolitique de ce détroit névralgique.

Le site d’information ‘al-Waqt’ a fait paraître, ce mardi 10 juillet, un article avec pour titre « Les plans des Arabes pour contourner le détroit d’Hormuz ».

En 2006, année où les États-Unis ne cessaient de menacer l’Iran d’une intervention militaire, celui-ci a menacé de fermer le détroit d’Hormuz, qui compte parmi les voies navales internationales les plus importantes pour le transfert d’hydrocarbures. Cet événement a poussé certains pays de la région à concocter plusieurs projets censés les immuniser face à une telle menace. Par exemple, les Émirats arabes unis ont inauguré un pipeline reliant le port de Fujaïrah à la mer d’Oman en vue d’aider ce pays à surmonter la crise, au cas où l’Iran fermerait le détroit stratégique d’Hormuz.

Le port de Fujaïrah et l’oléoduc Habshan sont-elles des alternatives ?

Les Émirats arabes unis ont inauguré, le 30 juin 2012, l’oléoduc Habshan-Fujaïrah, pour un coût de 3,3 milliards de dollars. Cet oléoduc est long de 380 kilomètres et il se situe entièrement sur le sol émirati. L’oléoduc Habshan-Fujaïrah part du champ pétrolier onshore de Habshan à Abou Dhabi et arrive au port de Fujaïrah sur la mer d’Oman après avoir traversé des centaines de kilomètres en passant par la ville de Sweïhan. Le port de Fujaïrah a une superficie de 1 165 km² et abrite presque 130 000 personnes. Fujaïrah est l’unique port des Émirats arabes unis sur la mer d’Oman, ce qui lui confère un caractère tout particulier aux yeux des dirigeants émiratis pour minimiser l’importance géopolitique du détroit d’Hormuz et le contourner au cas où l’Iran mettait ses menaces à exécution. L’oléoduc Habshan-Fujaïrah a la capacité de transférer entre 1,5 et 1,8 million de barils de brut par jour, ce qui représente trois quarts des exportations quotidiennes des Émirats arabes unis.

En mettant en parallèle le détroit d’Hormuz et le port de Fujaïrah, il est à noter que l’oléoduc Habshan-Fujaïrah n’est capable que de transférer 90 % de la production pétrolière des Émirats arabes unis et cela à condition que la pleine capacité de ce pipeline soit exploitée. Cela signifie que les Émirats arabes unis ont encore besoin du détroit d’Hormuz pour exporter les 10 % restants de son pétrole. De plus, l’oléoduc Habshan-Fujaïrah n’appartient qu’aux Émirats arabes unis et il ne représente pas un projet international, ni même régional. Toute comparaison avec le détroit d’Hormuz reste donc exagérée. En bref, il est impossible aux autres pays arabes du golfe Persique de contourner le détroit d’Hormuz. Par ailleurs, le service que rend le port de Fujaïrah aux cargos en les approvisionnant en carburant pourra uniquement continuer à condition que les navires puissent traverser le détroit d’Hormuz.

Les exagérations des dirigeants émiratis concernant l’oléoduc Habshan-Fujaïrah et leurs tentatives de le faire apparaître aussi important et stratégique que le détroit d’Hormuz ne puisent nullement leur origine dans la réalité, mais plutôt dans une campagne de propagande dont l’objectif est de minimiser l’importance du détroit d’Hormuz, en tant qu’arme géopolitique entre les mains de la République islamique d’Iran.

FAUT-IL PRENDRE LES MENACES DE L’IRAN AU SERIEUX ?

Selon le journal arabophone ‘Rai al-Youm’, « les pays arabes auraient raison de se préoccuper » d’une éventuelle fermeture du détroit d’Hormuz par l’Iran. Dans un article paru par le récent numéro de ‘Rai al-Youm’, Khalid al-Jayyussi écrit « qu’il ne suffit plus, pour les pays arabes du golfe Persique, de revenir sur l’historique des menaces iraniennes de fermer le détroit d’Hormuz pour tenter de se convaincre que ce pays ne va pas réaliser ses menaces ». « Les menaces iraniennes de fermer le détroit d’Hormuz, par le passé, s’expliquaient par le fait que les intérêts du pays avaient été à l’époque menacés. À l’heure actuelle, les pressions de Trump s’ajoutent à la donne, et qu’est-ce qui pourrait être plus dangereux qu’une rupture des exportations pétrolières iraniennes ? Ce serait certes difficile pour les Iraniens d’opter pour le silence et l’inaction dans une telle conjoncture. »

Et quant aux alternatives envisagées par les pays arabes du golfe Persique, l’article ajoute que « les plans maritimes envisagés par l’Arabie saoudite pour exporter son pétrole par le biais de Djibouti — et cela grâce aux dispositifs établis par les Émirats arabes unis — restent toujours irréalisables ». Par ailleurs, les oléoducs construits par les Émirats arabes unis « constituent une solution de rechange qui ne pourrait guère servir à d’autres pays arabes de la région ». « Il ne faudrait pas oublier que le détroit d’Hormuz est un itinéraire vital pour transférer du gaz et du pétrole au monde ». Rai al-Youm précise « qu’un tiers de la production pétrolière mondiale passe par le détroit d’Hormuz, ce que confirment d’ailleurs des enquêtes américaines. Ce détroit reliant l’Iran au Sultanat d’Oman représente en réalité une artère vitale pour les États du golfe Persique ».

QUI SERAIT LE SEUL PAYS AUTORISE A PASSER ?

Et il ne faudrait « pas oublier, non plus, que si jamais l’Iran fermait le détroit d’Hormuz, cette mesure ne mettrait pas en danger les intérêts du principal acheteur de pétrole iranien qu’est la Chine. Et il est évident qu’en contrepartie, la Chine est censée être toujours consciente de la responsabilité qui lui revient à ce sujet ». « Autrement dit, la Chine devrait à son tour continuer à importer du pétrole iranien, sans trop s’inquiéter des menaces américaines », ajoute l’expert. Partant de ce point de vue, l’analyste du journal Rai al-Youm conclut que » pour préserver son partenaire économique chinois de toute retombée négative, il est probable que l’Iran autorise uniquement les pétroliers chinois à passer par le détroit stratégique d’Hormuz ».

« Quoi qu’il en soit, dans tous nos pronostics et hypothèses, nous devrions nous rappeler les dires du commandant du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), qui disait que le détroit d’Hormuz “pourra être utilisé par tout le monde ou par personne” », ajoute l’analyse de Rai al-Youm.

NOTES :

(1) Voir sur PCN-TV/ GEOECONOMIE & GEOPOLITIQUE:

LUC MICHEL DECRYPTE LA CRISE DU PETROLE ET LES MUTATIONS DE SON ‘NOUVEAU MARCHE MONDIAL’

sur https://vimeo.com/208195737

(Sources : Nezavissimaïa Gazeta – al-Waqt – Rai al-Youm – EODE Think Tank) )

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* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

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