EODE/ 2018 10 06/

« Gabon : un double scrutin pour dire stop ou encore » dit l’AFP :
« Pour ces élections législatives et locales du 6 octobre 2018, plus de 2 000 candidats vont se disputer le suffrage de 680 195 électeurs, qui ont reçu tous les messages possibles des partis, du soutien du pouvoir au boycott, en passant par le vote sanction ».

Les Gabonais sont de nouveau appelés aux urnes dans une atmosphère pas des plus sereines sur les plans politique comme économique et social.
Comme un arbitre qui siffle le début d’un match, le ministère de l’Intérieur a donné la veille du scrutin, le 5 octobre, les précisions qu’il juge nécessaires concernant le meilleur accès des électeurs aux bureaux de vote : « Conformément à l’article 54 de la loi n° 07/96, du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques en République gabonaise, modifié par l’ordonnance n° 00004/PR/2018 du 26 janvier 2018, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, rappelle aux électeurs que l’accès au bureau de vote est conditionné par la présentation soit de la carte d’électeur, soit de la carte nationale d’identité, soit du passeport ordinaire biométrique. Par conséquent, bien que la carte d’électeur soit nécessaire, elle ne constitue pas la condition sine qua non pour avoir accès au bureau de vote pour accomplir son devoir citoyen », a-t-il informé.

L’ENJEU DU SCRUTIN POUR LE PDG

Sans surprise, on devine que l’ambition du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), est de conserver la majorité à l’Assemblée nationale. Cent quarante-trois sièges mis en jeu, selon la nouvelle Constitution issue du dialogue politique. Et c’est le président Ali Bongo qui a investi lui-même les candidats du parti qu’il dirige depuis 2009, avec une mission précise : gagner le vote et travailler à l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. Avant le lancement de la campagne électorale et à la veille des investitures, le directeur de cabinet du chef de l’État, Brice Laccruche Alihanga, avait présenté le cahier de charges des futurs élus du PDG : « Une fois élus, leur unique souci sera d’œuvrer sans relâche à l’amélioration de la vie quotidienne des Gabonais avec une exigence de résultats. Cela étant dit, tous ceux qui souhaitent s’engager pour aider le PDG sont naturellement les bienvenus. Car comme le dit un proverbe africain : Si tu veux marcher vite, marche seul. Si tu veux marcher loin, marche avec les autres. Or, le PDG veut aller loin, très loin. Pour le Gabon. Pour les Gabonaises. Pour les Gabonais. »

Le 4 octobre 2018, la plateforme AJEV, fondée par le même Brice Laccruche Alihanga, a ainsi organisé un grand rassemblement à Libreville. Il s’agissait de créer une mobilisation électorale forte autour des candidats du parti au pouvoir et de ses alliés. « Votez les candidats qui vont vous aider à trouver du travail, et non pour porter leurs valises… » Aux candidats, Hercule Nze Souala, chargé de communication de l’AJEV, a dit : « Nous vous invitons à être des modèles pour cette jeunesse, laquelle a soif de réussite et d’un idéal noble. Nous vous exhortons à agir dans l’intérêt supérieur de la nation, et non pour vos propres intérêts, car gouverner, c’est être au service du peuple. »

UNE OPPOSITION DIVISÉE QUI S’ÉLOIGNE DE JEAN PING

En face, l’opposition est restée mobilisée pour faire échouer le PDG et ses alliés. Le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), Barro Chambrier, ancien ministre, a invité les électeurs à aller massivement aux urnes, estimant qu’un boycott électoral serait très coûteux pour l’opposition. Une manière de bien marquer sa différence avec Jean Ping, l’ex-candidat malheureux à la présidence, qui, lui, est favorable à un boycott.
Il faut rappeler que l’UN et le RHM ont fait alliance en vue de mutualiser leurs moyens dans la perspective des futures élections, l’adversaire commun étant le parti d’Ali Bongo Ondimba. Le regroupement des partis restés fidèles à l’opposant Jean Ping a appelé aussi les électeurs à sanctionner le parti au pouvoir.

Un contexte socio-économique difficile
Ces élections se tiennent dans un contexte socio-économique difficile, marqué par l’application des mesures d’austérité imposées par le gouvernement, en vue de répondre au cahier de charges du FMI. Ce qui peut avoir un impact négatif sur les candidats du parti au pouvoir, notamment en ce qui concerne l’électorat jeune. Il faut en effet savoir que les concours professionnels sont suspendus ainsi que les recrutements à la fonction publique. La réalité est rude et ne favorise pas un discours de campagne alléchant pour les porte-étendard de la majorité présidentielle. Du coup, l’opposition surfe sur les difficultés du pays et tient le gouvernement responsable de tous les maux qui minent le pays. « Le gouvernement a mis le pays par terre. Il doit être sanctionné », a ainsi lancé Zacharie Myboto.

INGERENCE OCCIDENTALE

La communauté internationale, notamment l’Union européenne et les chancelleries occidentales, a appelé à la tenue d’une élection crédible et transparente. Elles souhaitent que l’organisation de ce double scrutin soit une occasion de réconcilier les Gabonais et d’apaiser définitivement les tensions politiques nées de la présidentielle 2016. C’est un défi pour le régime de Libreville qui a besoin d’un climat social apaisé pour relancer la machine économique …

* Lire sur :
http://afrique.lepoint.fr/actualites/gabon-un-double-scrutin-pour-dire-stop-ou-encore-06-10-2018-2260791_2365.php
(attention Média occidental partisan ! Lire avec esprit critique …)

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