2018 10 08

« le mentor. Celui-ci n’est pas banal. Roy Cohn, l’ancienne âme damnée du sénateur McCarthy, avocat véreux de la mafia, qui commença par défendre les Trump père et fils – qui avaient refusé de louer leurs appartements à des Noirs – avant de leur inculquer quelques ficelles. Toujours contre-attaquer quand on est pris à partie, taper plus fort que l’adversaire, saboter sa légitimité, ne pas s’embarrasser de la vérité »

A VOIR
Nourri d’archives et de témoignages, un documentaire de Frédéric Mitterrand, diffusé sur France 3 ce lundi soir, explore la « genèse » de Donald Trump :

* Voir ce soir sur France3 :
« Trump, le parrain de Manhattan »,
documentaire de Frédéric Mitterrand.
Diffusé lundi 8 octobre à 21 heures …

REVUE DE PRESSE /
AVEC FRANCEINFO :
« PETIT TRUMP DEVIENDRA GRAND »

« Trump, jadis, était presque beau, force est de l’avouer. Fluide et charismatique. Un mélange de Robert Redford et de David Hemmings, l’acteur blond aux yeux bleus de Blow-Up. Devant les images seventies du jeune Trump, diffusées dans le documentaire de Frédéric Mitterrand, on se dit que les années, ou la persistance du caractère, ont fait quelques dégâts. Il se dégageait même, ne rions pas, un certain charme empreint de douceur, même si derrière le colosse cool qui ondulait avantageusement des épaules, se devinait le tigre prêt à bondir et à dévorer sa proie. Il est bon d’apprendre d’où viennent les puissants, comment ils ont construit leur réussite, mais aussi le moment où tout où aurait pu s’arrêter, mais où tout a continué parce qu’ils sont no limit. Nous savons tous quelque chose de la Trump Tower ou des acrobaties immobilières du tycoon blond, mais voir les images, entendre les témoins de cette ascension, précise le tableau. C’est là l’objectif du documentaire Trump, le parrain de Manhattan, réalisé par Frédéric Mitterrand et diffusé ce lundi soir sur France 3.
Toujours sensible aux psychologies familiales, Mitterrand insiste sur une constellation où Donald Trump, pour être bref, a supplanté un frère aîné, trop mou, qui n’était pas à la hauteur d’un père trop dur et finira alcoolique, avant d’imiter, de défier puis de dépasser le père en allant construire à Manhattan, là où le bâtisseur Fred Trump n’avait pas osé s’aventurer. Mais le paternel, ami du maire de New York, sera toujours là pour tirer d’affaire avec ses relations un fiston un peu pressé. « Il ressemble à son père en pire et c’est tant mieux », écrit élégamment Mitterrand, qui décrit l’adolescence de Donald Trump dans ce collège militaire, dépotoir à cancres, où le jeune Trump s’était affirmé en manipulant un adjudant-chef un peu trop porté sur les garçons. Parmi les leçons retenues du père, cette capacité à siphonner l’argent public en s’octroyant des marges colossales, issues par exemple de l’écart entre les subventions publiques et les coûts réels de fabrication. Donald Trump en fera sa spécialité dans ses premières grandes manœuvres en devenant l’as des abattements fiscaux – transformation du Commodore en Grand Hyatt, construction de la Trump Tower, réhabilitation d’une zone de 14 hectares le long de l’Hudson…
Après la famille, le mentor. Celui-ci n’est pas banal. Roy Cohn, l’ancienne âme damnée du sénateur McCarthy, avocat véreux de la mafia, qui commença par défendre les Trump père et fils – qui avaient refusé de louer leurs appartements à des Noirs – avant de leur inculquer quelques ficelles. Toujours contre-attaquer quand on est pris à partie, taper plus fort que l’adversaire, saboter sa légitimité, ne pas s’embarrasser de la vérité… Cela vous rappelle quelque chose ? Parmi les méthodes très limites de l’entrepreneur Trump, ces centaines de Polonais clandestins qui détruisirent les façades Art déco du grand magasin Bonwit and Teller pour laisser place à la Trump Tower. Sous-payés, obligés de vivre dans le bâtiment qu’ils démolissaient, ils finirent par suspendre dans le vide le comptable de Trump… Cohn fut le mentor, mais aussi le protecteur des démons de Trump, et à la mort de cet homosexuel décédé du sida en 1986, son client orphelin commença à répéter, inconsolable : « Où est mon Roy Cohn ? » Lorsqu’en 1990, Trump creva le plafond de l’endettement maximal, après ses investissements faramineux à Atlantic City, celui qui avait attisé bien des haines pour sa réussite insolente, rendit coup pour coup et obligea les banques à le soutenir, au risque sinon de les entraîner dans sa chute. Un phénomène bien connu du capitalisme financier, qui s’est notamment illustré lors de la crise de 2008. Payez ou nous plongeons tous ensemble !
On apprécie évidemment certaines archives télé. Très tôt, dans les années 1980, on lui demande s’il envisage la présidence de la République… Certains témoignages d’archives sont percutants : ceux de Barbara Res, l’architecte qui dirigea le chantier de la Trump Power, de Ruth Messenger, haut fonctionnaire à la mairie de New York qui résista à Trump pendant de longues années ou d’autres collaborateurs du maire qui ne portent pas vraiment dans leur cœur celui qui ne voulait pas être du système tout en en profitant au maximum, un leitmotiv du populiste. Mais on se régale aussi du commentaire doucement ironique de Frédéric Mitterrand … »

* Info intéressante. MAIS A lire avec esprit critique …
https://www.lepoint.fr/monde/le-journal-de-trump/petit-trump-deviendra-grand-08-10-2018-2261124_3241.php

REVUE DE PRESSE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel
http://www.lucmichel.net

PAS DE COMENTAIRES