En Iran, l’Algérie est perçue comme un pays frère, un pro-Résistance. Tout acte qui contribuerait à la consolidation de l’Etat algérien et à l’endiguement de cette campagne d’efforts de déstabilisation visant ce pays frère est donc par principe louable. Surtout que désormais les puissances se tournent vers la Libye pour y allumer la mèche d’un nouveau conflit régional, visant l’ultra-stratégique Afrique du Nord, et qu’il convient que la grande Algérie à titre de pivot régional soit stable et solde. Les électeurs qui se sont rendus aux urnes ont sans doute pensé avant toute chose à cette vitale stabilité. Et l’armée algérienne a su assurer cette stabilité aussi bien avant et que pendant le vote. En tout cas, l’Iran a tenu à présenter ses félicitations aux Algériens. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a salué le bon déroulement des élections présidentielles algériennes et a félicité la nation et le gouvernement algériens à cette même occasion. Le porte-parole de la diplomatie iranienne a également exprimé l’espoir que cette nouvelle ère sera marquée par l’approfondissement des relations entre l’Iran et l’Algérie.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi, tout en félicitant le peuple et le gouvernement algériens pour le bon déroulement des élections présidentielles, a affirmé que la tenue de la présidentielle algérienne constitue « une étape importante vers la démocratie », tout en préparant le terrain à une accélération de la marche en avant de l’Algérie. Moussavi a émis l’espoir de voir un nouveau chapitre s’ouvrir dans les relations entre la République islamique d’Iran (RII) et l’Algérie, deux pays dont les liens « ont depuis toujours été solides  » mais qui dans le contexte actuel, « demandent à connaître un élan et un approfondissement nouveau », ce qui pourrait avoir lieu « sous le mandat du nouveau président algérien ».

ALGÉRIE: ABDELMADJID TEBBOUNE, BÊTE-NOIRE DE LA FRANCE, ÉLU PRÉSIDENT

La Commission électorale indépendante algérienne a annoncé vendredi 14 décembre que l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avait remporté l’élection, s’accréditant de 58,15% des voix. Après l’annonce des résultats officiels du scrutin, le général Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, a félicité le président Tebboune de sa victoire au scrutin présidentiel et a remercié les Algériens « fidèles » pour leur participation au vote. Tebboune a été élu sur fond de son bilan en matière de lutte contre la corruption et en ayant promis de mener sa guerre contre les « oligarques ».

Après la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en avril dernier, le général Salah a pris le contrôle du pays jusqu’au moment de la désignation du successeur de Bouteflika. L’armée algérienne a exprimé son soutien au président élu dans son message de félicitations publié par le ministère de la Défense.

« Je tiens à exprimer à tous les fidèles citoyens du peuple algérien […] les plus hautes marques de considération, de gratitude et de reconnaissance pour leur participation massive dans cette importante échéance électorale et leur choix réussi, en toute transparence, intégrité et conscience, de monsieur Abdelmadjid Tebboune», a déclaré le général Salah, cible d’une intense campagne médiatique occidentale le traitant de « dictateur ». Sans déçu par le bon déroulement du scrutin contre quoi elle avait tout mobilisé, la presse française lance dès ce dimanche la question du retrait de Ghaid Salah : « Malgré l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence, le haut gradé demeure le véritable homme fort du pays. Sa montée en puissance, depuis 2003, aide à comprendre la crise actuelle, écrit Le Monde ciblant droit le nouveau président et cherchant surtout à discréditer d’abord le vote des milliers d’Algériens et ensuite les démarche de l’Etat algérien:  » L’Algérie a désormais un président, mais elle n’a qu’un seul vrai chef, et ce n’est pas Abdelmadjid Tebboune, élu jeudi 12 décembre au terme d’un scrutin contesté. L’unique dirigeant de l’Algérie s’appelle Ahmed Gaïd Salah. Chef d’état-major et vice-ministre de la défense, le général Gaïd Salah s’est imposé, à la faveur du « hirak », le mouvement de contestation qui agite le pays depuis le 22 février, comme le visage du pouvoir. Tous les soirs, au journal de la télévision d’Etat, il admoneste, sermonne, ordonne ou menace, à l’occasion de discours au ton lénifiant prononcés devant des troupes au garde-à-vous lors de telle ou telle inauguration, cérémonie ou commémoration, écrit encore le journal qui reflète la position officielle de l’Elysée. Visiblement l’ancienne puissance colonialiste est déçue de voir le peuple algérien avoir opté pour la stabilité et ce, malgré des mois de campagnes d’intoxication intense. Le Hirak algérien n’a pas débouché sur le chaos comme en Syrie et les Algériens n’ont pas lâché l’armée et c’est surtout cela qui fâche, constate un observateur.

* lire sur :
http://french.presstv.com/Detail/2019/12/15/613713/Prsidentielle-lIran-flicite-les-Algriens

Photo :
Une affiche électorale dans les rues d’Alger./AFP

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