LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 05 27/
Pourquoi les nombreuses tentatives en Libye, notamment engagées par l’ONU, avec les accords de Skhirat de 2015 (1), d’Alger ou de Berlin cette année, ont toutes échoué ?
Comment les tentatives de l’Union Africaine, avec la mission du président congolais Sassou Nguesso – dans lesquelles je vois la seule solution, africaine, pour la Libye -,  ont été sabotées ?
LA SITUATION EN LIBYE EST EXTREMEMENT COMPLEXE
La situation en Libye est extrêmement complexe, beaucoup plus qu’en Syrie par exemple. Les médias occidentaux nous présentent un scénario pour une Libye virtuelle, soi-disant « divisée en deux, les gouvernements de Tripoli et de Tobrouk ». En fait la Libye post-kadhadi est un non-état éclaté, « somalisé », où une douzaine d’acteurs politico-militaires interviennent. A la désinformation des médias occidentaux s’ajoute les médiamensonges de journalistes ou panélistes à la recherche de buzzs, et encore les affabulations d’excrocs politiques.
Donc, lorsque l’on me demande sur un plateau de résumer la réalité libyenne en dix ou quinze minutes, il m’est impossible de tout expliquer. Heureusement, depuis 2018, RADIO-ALGERIE (la grande radio d’Etat algérienne), puis PARS TODAY (l’agence d’Etat iranienne) m’interrogent régulièrement sur l’évolution de la situation en Libye, en me donnant le temps de décrire tous les aspects d’une guerre de destruction de la Jamahiriya de Kadhafi (qui fut un quart de siècle ma seconde patrie, au combat depuis 1985 avec la Jamahiriya de Kaadhafi et le MCR libyen) (2), transformée par les puissances étrangères en une guerre par procuration, puis en un conflit international.
# PARTIE III
MA CINQUIEME ANALYSE SUR PARS TODAY :
POURQUOI LA PAIX EST IMPOSSIBLE EN LIBYE ?
On dit tout et n’importe quoi sur la Libye !
D’un côté les médiamensonges et les scénarios géopolitiques occidentaux qui tentent de formater une Libye virtuelle. De l’autre de sinistres escrocs qui inventent littéralement des infos sur une Libye dont ils ignorent tout.
Je donne les noms, les faits, appuyés sur une connaissance intime du Dossier libyen, je dresse un réquisitoire implacable contre les ennemis et les faux amis du peuple libyen …
CINQUIEME ANALYSE (JANVIER 2020) :
Dans cette analyse pointue, le géopoliticien pronostique l’échec annoncé de la Conférence de Berlin du  lendemain 19 février 2020 sur la pacification de la Libye …
* Le Podcast V audio sur LUC-MICHEL-TV :
MALGRE (OU A CAUSE DE BERLIN),
POURQUOI LA PAIX EST IMPOSSIBLE EN LIBYE ?
L’actu commentée par le géopoliticien :
Cette conférence de Berlin avait l’air d’un festin des « vautours », constate un analyste. Quelques heures après la Conférence de Berlin et ses cocoricos parmi les politiciens de l’UE, destinée, dit-on, à soutenir le cessez-le-feu en Libye, les positions du gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj au sud de Tripoli ont été frappées par les forces du général Haftar visiblement trop remonté du fait de ses soutiens américains, émiratis, égyptiens et saoudiens. Il a aussi bombardé un navire turc transportant des armes quelques heures après Berlin. Le gouvernement d’union nationale d’al-Sarraj a considéré ces attaques comme une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu en Libye, qui, toute raison gardée, n’avait aucune chance de s’imposer au Berlin, les puissances participant ayant eu pour objectif de répartir le « gaz libyen » et puis pourquoi pas, de faire en sorte que le Maghreb soit un nouveau Moyen-Orient avec sa « guerre syrienne », ses « armes à vendre », ses « populations à pousser à l’exode ».
Tout le monde aura remarqué que la Conférence de Berlin sur la Libye, organisée dimanche dernier – dont l’acte final n’ a pas été signé par al-Sarraj ni par Haftar, pas plus que par leurs parrains réciproques Erdogan et Poutine -, avait une liste d’invités très calibrée : l’Algérie, l’Egypte et le Congo conviés, la Tunisie (qui siège provisoirement au Conseil de Sécurité) et le Tchad boudés, l’objectif étant évidemment de diviser les voisins immédiats de la Libye et de rendre impossible une trêve.
DE L’ECHEC DE BERLIN A LA MISE A NEANT  DES ACCORDS DE SKIRAT PAR HAFTAR
Khalifa Haftar, commandant de l’armée nationale libyenne (ANL), est passé à un stade plus radical et a annoncé ce 27 avril qu’il « a accepté la volonté du peuple et son mandat pour gouverner le pays » (sic). Lors de son discours télévisé, il a déclaré la fin des accords de Skhirat, qui ont été signés en 2015 suite à la médiation des Nations Unies et du Maroc. Cette décision unilatérale a été fortement condamnée par l’Union Européenne, qui plaide pour un nouveau processus de paix. Dans ce discours télévisé, Khalifa Haftar a annoncé que « le commandement général de son armée nationale libyenne (ANL) auto-proclamée a accepté la volonté du peuple et son mandat », sans préciser auprès de quelle institution il avait reçu ce « mandat du peupl e». Il a souligné qu’il comptait annuler les accords de Skhirat pour mieux gérer les affaires futures du pays, rapporte ‘Médias24’. Selon ‘Asharq Al Awsat’, Haftar a dénoncé que lesdits accords « ont détruit la Libye », ajoutant que le peuple a chargé le commandement général de l’ANL « d’un devoir historique en ces temps extraordinaires ». « Je suis fier d’annuler les accords politiques, qui feront désormais partie du passé, grâce à la volonté du peuple libyen, qui est la source de tous les pouvoirs », a-t-il martelé.
‘Reuters’ indique que Haftar a déploré que le traité signé en 2015 à Skhirat, « a conduit la Libye sur une voie dangereuse », en nommant Fayez Al-Sarraj dirigeant à Tripoli de la formation du conseil présidentiel. Tout en évoquant « la lourde charge, les nombreuses obligations et l’ampleur du poste » qu’il compte assumer, Haftar a soutenu qu’il « s’engage à faire le nécessaire pour restaurer les institutions civiles de l’État ». Il a également assuré que les forces de l’ANL vont « poursuivre leurs opérations pour libérer le pays des bandes terroristes et criminelles affiliées au Gouvernement d’entente nationale (GEN) d’Al-Sarraj ».
D’après ‘Middle Est Eye’, l’ambassade des États-Unis à Tripoli a déclaré que Washington « regrette… la suggestion de Haftar de changer la structure politique de la Libye », néanmoins elle « se réjouit de toute occasion d’engager le commandant et toutes les parties prenantes dans un dialogue sérieux sur la manière dont le pays peut aller de l’avant ». Peter Stano, porte-parole de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), a quant à lui condamné la décision unilatérale du leader de l’ANL, notant qu’elle est « inacceptable et qu’elle ne fournira jamais une solution durable pour le pays ». Stano a souligné que les accords de Skhirat, signés sous les auspices des Nations Unies, « restent le cadre viable pour une solution politique en Libye jusqu’à ce que des amendements soient apportés ». De plus, il a réitéré les appels précédents de l’UE en faveur d’un processus de paix inclusif mené par la Libye avec la participation de toutes les parties impliquées dans le conflit et l’aide de la communauté internationale.
Notons que depuis la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, deux pouvoirs rivaux sont apparus en Libye. Outre la somalisation du pays éclaté en de nombreuses entités armées (une bonne dizaine). Le Gouvernement d’entente nationale (GEN), islamiste, reconnu par les Nations Unies et dirigé par le Premier ministre Fayez Al-Sarraj, règne sur la partie occidentale du pays, dont la capitale Tripoli. La partie orientale, riche en ressources naturelles et en pétrole, est contrôlée par Haftar, qui bénéficie du soutien de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de la Russie. Les forces de Haftar tentent, depuis avril 2019, de conquérir Tripoli, et ce en menant des offensives violentes contre les lignes du GEN. La guerre s’est internationalisée avec l’intervention des Turcs, des émiratis (qui émergent comme une grande puissance régionale maritime, une thalassocratie influente du Golfe de Syrte, en Libye, aux détroits de la Mer rouge et alliée de Paris et de Washington) et des russes.
NOTES :
(1) S’il ne metait pas fin à la guerre civile, l’accord de Skhirat offrait une feuille de route pour relancer la transition politique. Un pas encourageant mais hypothéqué par le boycott des radicaux. Convaincre la plupart des protagonistes de la scène libyenne de signer un accord de transition, c’est le petit miracle que pensait avoir réussi Bernardino León, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, le 11 juillet 2015, à Skhirat, au Maroc. Dans cette cité balnéaire qui abrita le palais d’été de Hassan II, il avait présidé la réunion de paraphe d’un accord politique par des parlementaires de bords différents de l’actuelle Chambre des représentants (CR) à Tobrouk. Malgré l’absence d’élus du Congrès général national (CGN), l’ancien Parlement basé à Tripoli non reconnu par la communauté internationale, l’accord a été approuvé par des députés qui avaient critiqué l’opération Dignité du général Haftar, dont Mustapha Abou Chagour, un ancien du Conseil national de transition (CNT), considéré comme proche des islamistes, ainsi que Fathi Bachagha, un élu de Misrata, qui semblait avoir pris une stature nationale, au-delà des divisions entre régions et camps idéologiques.
# VOIR LES PARTIES I ET II SUR
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
* CHRONIQUES DU CHAOS LIBYEN (I) (PODCASTS SUR RADIO ALGERIE)
* CHRONIQUES DU CHAOS LIBYEN (II) (PODCASTS SUR RADIO ALGERIE)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
________________
* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
PAGE OFFICIELLE III – GEOPOLITIQUE
* EODE :

PAS DE COMENTAIRES