LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 06 14/

« On ne peut affamer un peuple et le spolier dans le même temps. La loi César signera la fin de la présence américaine au Levant »
– Experts libanais.

Pour sa part, l’Iran est déjà soumis à une « pression maximale » et à des sanctions sévères qui augmentent année après année depuis la victoire de la révolution islamique en 1979, parce qu’il ose rejeter l’hégémonie des USA. Il n’a donc aucune considération pour la loi César américaine.

SYRIE: LE ROLE-CLE DE LA RAFFINERIE DE BANIYAS

« C’est un combat perdu d’avance, commente ‘Pars Today’ : à la veille de l’entrée en vigueur de la loi dite « César », du nom du militaire déserteur syrien qui a servi de proie aux USA pour punir toute entreprise étrangère commerçant avec la Syrie, Russia Today jette le pavé dans la marre : rien que ces toutes dernières semaines, quelques 2 000 camions-citernes ont transporté du pétrole à partir de la côte syrienne vers les raffineries du pays ». C’est la guerre économique contre Damas et elle cible directement Téhéran …

Une puissante explosion s’est produite, dans la nuit de jeudi à vendredi le 8 novembre 2019, dans l’une des plus importantes raffineries de la Syrie. Selon la chaîne russe, « une partie de ce pétrole est transité vers la raffinerie du port de Baniyas où est largement présent l’Iran et une autre partie, dirigé vers Qamichli où la Russie détient une base militaire avant d’être transporté vers Homs ». Toujours selon ce rapport, « à Baniyas ce sont les pétroliers iraniens qui arrivent, au mépris total des sanctions US et qui déchargent régulièrement leur cargaison comme ils l’ont fait il y a quelques jours aux Caraïbes, sans que les USA osent lever le petit doigt, quand le pétrole iranien a été livré aux raffineries du Venezuela ».

Selon ‘TankerTrackers’, en avril, au moins six pétroliers transportant quelque 6,8 millions de barils (230 000 b / j) vers la Méditerranée ont accosté au port de Baniyas. Il s’agit d’une augmentation substantielle par rapport aux volumes typiques de 30 000 à 60 000 b / j (1 à 2 expéditions de brut par mois) importés par la Syrie pendant neuf ans de guerre. C’est dire que l’Iran est de la partie et qu’il le restera !

L’IRAN CIBLE MALGRE MOSCOU ?

Et la chaîne RT d’ajouter : « Au fait, l’Iran a déjà été la cible de « pressions maximales » et de sanctions sévères qui augmentent d’année en année sans avoir l’effet que recherche Washington. Fin mai, les États-Unis menaçaient de prendre d’assaut les 5 pétroliers iraniens en plein Caraïbes pour les empêcher d’accomplir leur mission, mais ils n’ont rien fait pour éviter surtout un remake de l’affaire « Grace-1 », ce pétrolier qu’ils ont pris en otage par Gibraltar interposé en été 2019, justement pour empêcher que le pétrole soit livré à la Syrie. »

Les USA, une fois la loi César entrée en vigueur, risqueraient-ils un nouveau forcing en direction des navires-citernes iraniens en partance pour la Syrie? « Possible mais vu les expériences passées, ce serait trop risqué pour les Américains surtout qu’en Méditerranée en ce moment, il y a la Russie, alliée de la Syrie et de l’Iran, qui est bien en colère par tout ce qui se passe côté libyen des évènements. La Russie vient d’ailleurs de signer un accord avec le gouvernement syrien pour étendre ses aéroports militaires et ses bases navales à Tartous, Hassaké et Hmeimim. Le fait que Moscou a fourni à la Syrie du matériel militaire moderne, y compris des escadrons de chasse MiG-29, constitue un message clair aux États-Unis et aux sanctions de la loi César. Idem pour la Chine qui continue à élargir ses investissements dans les ports syriens et dans le marché de la reconstruction, défiant très scalairement l’Amérique. » »On ne peut affamer un peuple et le spolier dans le même temps. La loi César signera la fin de la présence américaine au Levant » (experts libanais)

L’AMERIQUE ISOLEE POUR FRAPPER L’IRAN

Pour revenir à l’Iran les Américains ne pourraient tout au plus que traquer les navires-citernes iraniens avec des images satellites et d’essayer d’y distinguer cette longue liste de pétroliers iraniens que le Trésor US a sanctionnés en ce juin 2020, pour se défouler après son échec à empêcher la spectaculaire initiative iranienne de briser le régime de sanction américain contre le Venezuela. Mais à part ceci, il lui faudrait user de tout son poids pour trouver des États comme le Gibraltar qui accepterait le risque d’attaquer les navires-citernes iraniens et les empêcher d’atteindre les cotes syriennes. Mais peu nombreux sont les pays qui suivraient l’Amérique sur cette voie. Même l’Égypte n’y adhérerait pas comme il l’a prouvé dans l’affaire du pétrole iranien livré au Venezuela.

ALORS A QUI EST DESTINEE LA LOI CESAR ?

Paradoxalement aux amis arabes et turc de Washington !
Ni l’Iran ni la Russie et encore moins la Chine n’ont sans aucun doute aucune raison d’être triste que les États-Unis aient bloqué le retour et la réouverture des ambassades des pays du golfe Persique- qui n’osent pas désobéir aux souhaits des États-Unis – en Syrie. Les entreprises du Golfe ne sont sur le terrain d’ailleurs que pour contrer l’Iran d’abord et la Chine et la Russie ensuite.

« D’ailleurs la loi sur les sanctions américaines contre la Syrie, connue sous le nom de “César”, n’a pas encore été appliquée au secteur du pétrole et du gaz syriens et ne le sera probablement pas de sitôt puisque l’Amérique tout comme la Turquie et Israël sont pleinement impliqués dans le détournement du pétrole syrien qu’ils font transiter depuis peu vers l’Irak.
La seule partie présente en Syrie qui risque donc appliquer cette loi est l’ami turc de Washington. Dans un geste que les observateurs politiques considèrent comme étant la participation de la Turquie à la mise en œuvre de la loi César, le Front al-Nosra (ex al Qaida en Syrie, d’obédience turque) a commencé à commercer avec la livre turque dans les territoires occupés de la province d’Idlib. Selon la chaîne ‘Al-Mayadeen’, le soi-disant « gouvernement de salut » affilié à Hayat Tahrir al-Cham a annoncé « le début des transactions avec la livre turque dans les territoires sous son contrôle dans la province syrienne d’Idlib sous prétexte d’une dévaluation de la livre syrienne ».

Les observateurs politiques estiment que cette décision est une tentative de la Turquie de renforcer son influence en Syrie en établissant des liens économiques entre les régions occupées par les terroristes et le sol turc et en participant au processus d’accélération de l’application de la loi César. Mais ce coup fourré turc risque de ne pas trop durer : une frappe contre Idlib qui semble ne pas être trop loin fera bien chuter la livre turque et faire voler en éclat les ambitions du Sultan.

(Sources : Pars Today – RT – Al-Mayadeen – EODE Think Tank)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

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