Luc MICHEL (/ Люк МИШЕЛЬ)/ 2016 12 22/
PERSPECTIVE II

Il y a 75 ans, à partir du 7 décembre 1941, l’Armée rouge contre-attaquait victorieusement devant Moscou la Wehrmacht, infligeant au IIIe Reich une première défaite, premier tournant décisif de la seconde guerre mondiale. Qui annonce celui de Stalingrad. Quelle est la portée de cette première victoire devant Moscou ? « Pour De Gaulle, c’est en apprenant, à Londres, les premiers succès soviétiques dans la résistance de leurs armées contre l’envahisseur allemand qu’il se persuade que la victoire des alliés sera acquise plus vite que prévu. Sans les batailles de Russie, pas de débarquement en Afrique du Nord, en Italie, en Provence, en Normandie. Dit autrement : sans le national-bolchévisme, point de combat efficace contre le national-socialisme », analyse Jean Daniel (dans son « Voyage au bout de la Nation »).

Cette bataille de Moscou, perdue par Hitler face à Staline (qui est resté au Kremlin et commande, alors que les colonnes allemandes sont à 18 km du Kremlin), est au cœur d’une autre bataille, idéologique celle-là, où le révisionnisme occidental entend s’emparer de la victoire soviétique de 1945 (1). On diffuse en ce moment « Apocalypse Staline » sur la chaîne ‘Histoire’ (de Buisson, passé de Minute à Sarkozy et de celui-ci à Marion Maréchal-Le Pen, chaîne où officient Courtois, renégat du PC, Field et Adler, ex dirigeants trotskystes). Où on fait de Moscou le cœur du mal absolu, oubliant que ce mal absolu était celui d’Hitler et que sans Staline il aurait gagné la guerre !

L’HISTOIRE MILITAIRE CONTRE LE REVISIONNISME OCCIDENTAL :
MOSCOU 1941. LE PIEGE STRATEGIQUE TENDU AUX ARMEES ALLEMANDES

Les éditions PRESIDIO PRESS, bien connues des amateurs d’histoire militaire, ont publié il y a déjà une vingtaine d’années une nouvelle analyse de la campagne allemande de 1941, la fameuse Opération Barbarossa, qui finit par échouer devant Moscou, au mois de décembre de la même année. « THUNDER ON THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT OF HITLER’S BLITZKRIEG », est l’œuvre de deux auteurs : un historien américain, Bryan FUGATE, et un historien russe, ancien officier d’état-major de l’armée soviétique, le colonel Lev DVORETSKY (2). « Cela constitue d’ailleurs … un gage de qualité, car cette « double vision » est assortie d’une « plongée » particulièrement bien informée dans les archives soviétiques récemment déclassées et les plus originales. De nombreuses légendes sont ici mises à mal : l’excellence des généraux allemands et les entraves supposément mises en travers de leur route par l’immixtion politique de HITLER dans leurs décisions ; le caractère central de la boue et du « général Hiver » dans l’échec allemand, etc. Non, il apparaît bien en effet que les Soviétiques, malgré de graves lacunes et déficiences, disposaient tout de même de stratèges de bon niveau tels que Joukov ou Timoshenko, et qu’ils avaient soigneusement planifié une partie de leurs actions de retardement et d’attrition de l’armée allemande ». (3)

Ce nouveau regard sur la conduite de la guerre par le maréchal STALINE fait également apparaître des faits que les critiques considèrent comme « troublants », notamment le piège stratégique « tendu aux armées allemandes du centre, que STALINE et ses généraux ont attiré devant Moscou pour les y écraser » ! Bien loin des soi-disant « erreurs politiques et stratégiques » d’un STALINE « paralysé de sympathie pour un régime nazi »
(vision de ‘Apocalypse Staline) qui était la négation même de la vision de l’homme nouveau que prônait le Bolchévisme et la Russie soviétique. « On y apprend aussi des faits aussi troublants que « parlants » pour les praticiens du jeu d’histoire que nous sommes : ainsi le fait que les bonnes décisions prises par ces deux généraux soviétiques durant cette désastreuse année 1941 étaient principalement le résultat d’études réalisées en 1940 et dans les premiers mois de 1941 lors de gigantesques séances de « kriegspiel » menées au Kremlin, en présence de Staline, et qui avaient abouti à la conclusion que, non seulement les Allemands pouvaient être stoppés avant Moscou, mais encore qu’il était alors vain, pour l’Armée rouge, de contre-attaquer trop tôt. Ces jeux avaient encore montré qu’une défense en profondeur devait être disposée tout au long du Dniepr, dans le but de ralentir et d’épuiser les Allemands. Le centre de gravité de ce dispositif allait être situé sur la petite localité de Yelnia (nom bien obscur en regard de Leningrad, Stalingrad et autre Koursk… !), où de féroces combats se déroulèrent bel et bien à l’automne 1941. Là, l’Armée rouge tendit une « embuscade stratégique » au Groupe d’armées Centre, lequel se montra dès lors incapable de résister à la contre-attaque soviétique de décembre ». (4)

POURQUOI L’OCCIDENT ET LA 5e COLONNE RUSSE DENATURENT LE ROLE DE STALINE ?

Ce rôle essentiel, crucial, de Staline dans la victoire de 1945 explique pourquoi la figure du Maréchal soviétique s’impose aujourd’hui, malgré six décennies de calomnies, dans la mémoire et le cœur des Russes.

Car il existe une forme de révisionnisme encore plus insidieuse, rencontrée chez les anciens partisans du Gorbatchévisme (dans la ligne de Kroutchev), et qui est de nier le rôle de Staline dans la victoire. De l’avis du politologue Leonid Radzikhovsky, « si un autre que Staline avait été à la tête de l’URSS il n’y aurait peut-être pas eu 30 millions de morts, mais il n’y aurait pas eu non plus la Victoire (…) L’apport gigantesque fait par Staline (et aussi par son parti et son système) à la Victoire est indéniable » (5). « Les mots « le peuple a vaincu sans Staline » ont un sens émotionnel, seulement ils n’ont aucune teneur réelle. Il est clair que c’est le peuple qui combat, le peuple qui est organisé, qui est dirigé », avait dit le politologue dans une interview accordée au quotidien gouvernemental ROSSISKAÏA GAZETA en mai 2005.
L’opinion publique russe ne s’y trompe pas. Et la politique du Kremlin l’a bien compris. Ceci dès 2005.

LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ

(1) Luc MICHEL, POUR EN FINIR DEFINITIVEMENT AVEC LE MYTHE YANKEE DU « 6 JUIN 1944″ : NON, LE SOLDAT RYAN N’EST PAS VENU «LIBERER L’EUROPE» !
sur http://www.lucmichel.net/2014/06/01/pcn-info-pour-en-finir-definitivement-avec-le-mythe-yankee-du-6-juin-1944-non-le-soldat-ryan-nest-pas-venu-liberer-leurope/

(2) Bryan FUGATE et Lev DVORETSKY, “THUNDER ON THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT OF HITLER’S BLITZKRIEG”, Presidio Press, USA (Californie), 1998.

(3) (4) Laurent HENNINGER, « La Bibliothèque stratégique, l’art de la guerre », in « VAE VICTIS », Paris, n° 20, mai-juin 1998.

(5) Lire Luc MICHEL, 9 MAI 1945 : LA VICTOIRE DU NATIONAL-BOLCHEVISME STALINIEN ! (PARTIE 1)
sur http://www.lucmichel.net/2015/05/08/pcn-info-9-mai-1945-la-victoire-du-national-bolchevisme-stalinien-partie-1/
et
9 MAI 1945 : LA VICTOIRE DU NATIONAL-BOLCHEVISME STALINIEN ! (PARTIE 2)
sur http://www.lucmichel.net/2015/05/08/pcn-info-9-mai-1945-la-victoire-du-national-bolchevisme-stalinien-partie-2/
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* Dessin de Vitali Podvitski (le talent immense de résumer
toute une bataille en un dessin)

В эти дни началась битва за Москву, которая стала прообразом будущей Великой Победы.
Контрнаступление началось 5 декабря 1941 года на фронте от Калинина до Ельца. Боевые действия сразу же приняли ожесточенный характер. Несмотря на отсутствие превосходства в живой силе и технических средствах, советские войска уже в первые дни контрнаступления прорвали оборону противника южнее Калинина и северо-западнее Москвы, перерезали железную дорогу и шоссе Калинин – Москва и освободили ряд населенных пунктов.

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