Le Point :

« Congrès FN : opération diversion réussie pour Marine Le Pen »

« Bannon a couvert d’éloges la nièce, sans dire un mot sur sa tante. Le niveau lamentable de la traductrice choisie par le FN aura également une nouvelle fois mis en lumière le manque de professionnalisme de ce parti, dont le point d’orgue avait été la préparation insuffisante de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron »

La proposition d’un nouveau nom et la présence de l’ex-conseiller de Trump Steve Bannon ont détourné l’attention des nombreux problèmes de Marine Le Pen.

C’est un séisme politique. Marine Le Pen a proposé dimanche un nouveau nom pour le Front national, parti créé en 1972 dont elle a pris la tête après le (relatif) retrait de son père en 2011. À l’issue d’un discours de plus d’une heure, écrit par son conseiller Philippe Olivier et répété avec Catherine Griset, son ancienne collaboratrice au Parlement européen, mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur le parti frontiste, elle a proposé « que le Front national devienne le Rassemblement national ».

Si ce nom, qui était celui du parti de Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont son père fut directeur de campagne lors de l’élection présidentielle de 1965, ne respire pas la nouveauté ni l’originalité, il aura au moins eu le mérite de détourner l’attention des journalistes, des militants frontistes et surtout des électeurs des faiblesses qui empoisonnent la vie du FN : la perte de légitimité de Marine Le Pen depuis son débat raté, ses poursuites judiciaires, la concurrence extérieure de Marion Maréchal-Le Pen, le parasitisme de son père, les ennuis financiers, etc.

CLASSE AMERICAINE

L’intervention de Steve Bannon a eu le même effet. En pleine tournée européenne, l’ancienne éminence grise de Donald Trump, qui a toujours snobé Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle française, a diffusé un parfum de classe américaine dans l’enceinte du Grand Palais de Lille. La présence du conseiller de Trump à la Maison-Blanche pendant sept mois redonnait le sourire aux cadres du FN, qui avaient bien besoin d’un tel remontant après une avalanche de coups durs. Notamment ce crochet de Marion Maréchal-Le Pen qui avait ringardisé sa tante en intervenant au CPAC, rendez-vous œcuménique de la droite américaine.

Mais l’opération s’est en partie retournée contre Marine Le Pen après que Bannon a couvert d’éloges la nièce, sans dire un mot sur sa tante. Le niveau lamentable de la traductrice choisie par le FN aura également une nouvelle fois mis en lumière le manque de professionnalisme de ce parti, dont le point d’orgue avait été la préparation insuffisante de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron.

INSULTES RACISTES

D’autres vieux démons du parti ont ressurgi ce week-end, à Lille, qui auront bien du mal à être cachés sous le tapis du changement de nom. Accusé d’avoir tenu des propos racistes samedi soir, dans un bar lillois, Davy Rodriguez, l’assistant parlementaire de Marine Le Pen et du député Sébastien Chenu, a été suspendu à titre conservatoire. Selon BuzzFeed, le directeur adjoint des jeunes FN aurait traité un vigile de « sale Africain », de « singe » et d’« espèce de nègre de merde ». Ce dernier conteste cette version des faits, même si une vidéo d’une partie de la scène circule sur les réseaux sociaux. Le directeur du FNJ Gaëtan Dussausaye a annoncé au JDD la tenue d’une réunion à tête reposée la semaine prochaine pour déterminer les suites à donner à l’affaire.

UN SEUL CANDIDAT, ÇA FAIT UN PEU REPUBLIQUE BANANIERE.

Mais c’est l’agitation autour du nom du parti qui aura le mieux permis à Marine Le Pen de faire diversion et de terminer son parricide avec un silencieux. Les militants ont adopté à 79,7 % les nouveaux statuts du parti, qui suppriment la fonction de président d’honneur, taillée sur mesure en 2011 pour Jean-Marie Le Pen. Déjà exclu en 2015 après la réitération de ses propos polémiques sur la Shoah, Le Pen avait résisté devant les tribunaux. Le 9 février, la cour d’appel de Versailles avait confirmé son exclusion du parti, tout en lui laissant sa présidence d’honneur.

Si Marine Le Pen a donné à son parti un nouveau nom, Rassemblement national, elle reste bel et bien à sa tête, avec le sien, de nom, tout aussi sulfureux que l’appellation Front national. Elle était la seule candidate à sa succession, elle a donc été réélue avec 100 % des suffrages exprimés, à l’issue d’un vote par correspondance dont les résultats ont été proclamés ce dimanche à Lille. « Je n’ai pas voté pour Marine Le Pen. Un seul candidat, ça fait un peu république bananière », grinçait dimanche une militante. Néanmoins, il y a eu seulement 2,87 % de votes blancs et nuls.

GRANDS ABSENTS

Comme lors de chaque congrès, les militants ont également élu les 100 membres du conseil national (ancien « comité central »). Et, là encore, on retrouve à peu près la même équipe que lors des précédents congrès. C’est le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, qui a gagné ce concours de popularité des cadres frontistes. Parmi les dix premiers arrivés, on trouve des marinistes (Steeve Briois, Sébastien Chenu), des historiques, proches de Jean-Marie Le Pen (Bruno Gollnisch, Marie-Christine Arnautu) et des représentants de l’aile droite (Nicolas Bay, Stéphane Ravier). Les grands absents de ce cru sont Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, qui étaient arrivés respectivement première et quatrième de la précédente édition.

À 49 ans, Marine Le Pen entame son troisième mandat à la tête du parti, qu’elle dirige depuis 2011. Malgré une élection sans contestation, de nombreux militants croisés à Lille ne semblaient pas vraiment croire à la possibilité que la finaliste de la dernière présidentielle puisse un jour accéder au sommet de l’État. Même son entourage n’affirme pas avec certitude qu’elle sera la prochaine candidate du FN. « Là, on est dans la séquence du congrès. Puis il y aura les européennes. Nous pouvons terminer notre travail de recomposition politique entre les patriotes et les mondialistes. Chaque chose en son temps », déclarait son conseiller et plume Philippe Olivier. Si la présidente du Front national est très affaiblie, malgré un socle électoral toujours important, force est de constater qu’elle bouge encore.

* Info intéressante. MAIS A lire avec esprit critique (médias de l’OTAN) …

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