LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 08 07/

Au Liban, le bilan de la double explosion qui a dévasté la capitale Beyrouth mardi 4 août s’est encore alourdi, s’élevant désormais à au moins 137 morts et plus de 5000 blessés. Le gouvernement libanais a décrété l’état d’urgence pour deux semaines dans la capitale où le président français a atterri ce jeudi pour exprimer le soutien et la solidarité de la France.

I-
LE SHOW NEOCOLONIAL DE MACRON DECRYPTE

Une visite diversement appréciée aussi bien par la classe politique libanaise (une frange rejetant tout diktat étranger), la presse arabe (par exemple « Perspectives’ au Maroc titre sur « Macron à Beyrouth en cheval de Troie »), que par un pan de la classe politique française opposée au Régime Macron. Et qui goutte peu que le président, qui n’a su ni gérer la crise des Gilets Jaunes ni la pandémie de la Covid-19, vienne donner des leçons au Liban.

LE LIBAN QUI CONTINUE A PANSER SES PLAIES

Les opérations de secours se poursuivent dans la capitale Beyrouth, meurtrie par la double explosion qui a soufflé l’enceinte portuaire. Les recherches continuent pour essayer de retrouver les corps d’un grand nombre de soldats et de pompiers, disparus alors qu’ils tentaient d’éteindre l’incendie qui s’est déclaré juste avant la double explosion. Les destructions sont presque totales et même les silos à Blé ont été sérieusement endommagés. Les efforts continuent aussi pour organiser les soins aux blessés dans le but de désengorger les hôpitaux, qui étaient pratiquement saturés, d’autant plus que quatre établissements sont hors service, selon le ministre de la Santé. L’installation de deux hôpitaux de campagne fournis par le Qatar devrait améliorer la situation. En attendant d’autres structures envoyées aussi bien par la France que par d’autres pays, y compris arabes.

L’autre défi de taille est la gestion des sans-abris, dont le nombre s’élèverait, selon le gouverneur de Beyrouth, à 300 000 personnes. Sur ce plan, le Liban compte essentiellement sur la solidarité nationale et l’aide internationale. Pendant ce temps, l’armée libanaise, investie d’importants pouvoirs dans le cadre de l’état d’urgence, est chargée de superviser le processus d’évaluation des dégâts.

AU SERVICE D’ISRAEL ET DU FMI

L’arrivée du président Emmanuel Macron à Beyrouth, un fait singulier puisqu’il s’agit du premier chef d’Etat étranger à se rendre au Pays du Cèdre encore sous le choc, mais aussi et surtout de l’ex mandataire colonial, témoignerait « de l’intérêt français pour le Liban, pays qui, écrasé par la crise socio-économique, risque de se tourner vers la Chine et d’autres pays d’Asie pour se refaire une santé », dit l’AFP. « Loin des pressions occidentales ». On prête au chef de l’Elysée de ne pas vouloir se contenter de cette aide, Paris cherchant à s’arroger « le leadership » pour mobiliser la communauté internationale afin d’aider à reconstruire Beyrouth, comme l’a expliqué Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française qui avait séjourné peu de temps avant à Beyrouth où il a tenu un discours qui avait profondément déplu au landernau politique libanais.

« LE LIBAN N’EST PAS UN PROTECTORAT FRANÇAIS »

L’empressement d’E. Macron a été critiqué dans la classe politique française notamment par le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour qui cette « visite risque plutôt d’embarrasser et de désorganiser ». « La France est un soutien de toujours du Liban et c’est une crise majeure », se justifie-t-on dans l’entourage du président français. Lequel avait exprimé le souhait d’engager «un dialogue de vérité» avec les autorités et a rappelé que la France portait «l’exigence […] depuis des mois pour ne pas dire des années de réformes indispensables» dans «certains secteurs», comme «l’énergie, les marchés publics, la lutte contre la corruption». «Si ces réformes ne sont pas faites, le Liban continuera de s’enfoncer», avait-il prévenu. Réagissant à tout cela, Jean-Luc Mélenchon (avec qui je suis pour une fois en accord), chef de file de la France insoumise, a «mis en garde» le président contre «une ingérence dans la vie politique du Liban. «Elle ne sera pas acceptée. Le Liban n’est pas un protectorat français», a-t-il écrit sur Twitter, alors qu’E. Macron s’exprimait devant la presse à son arrivée à Beyrouth. «Je mets en garde les Libanais à propos des réformes de Macron : protégez les revendications de votre révolution citoyenne», a ajouté le député des Bouches-du-Rhône. Plus tard dans la journée, le leader des Insoumis a réagi aux propos d’E. Macron à une foule de Libanais, ce 6 août également concernant son dialogue avec leur dirigeants : «Je vais leur proposer un nouveau pacte politique.» «D’où vient à Macron ce sentiment de toute puissance ? Quel est ce ton ? De quoi menace-t-il ? Dans quelle aventure mène-t-il la France ? La Libye de Sarkozy n’a pas suffi ?», s’est interrogé le membre de l’opposition de gauche.

De l’autre côté de l’échiquier politique, mêmes critiques justifiées : « A peine arrivé au Liban, Macron se prend pour le Président de la République libanaise : il donne des leçons et prétend, à lui seul, organiser la coopération européenne et internationale » avant de conclure que « l’immense malheur des uns révèle la grande vanité de certains ». D’autres jugent « très indécent de venir jouer le porte-parole du FMI au Liban » après « la terrible explosion et la tragédie humaine », en référence aux déclarations du dirigeant français sur les « réformes indispensables ».

« LE PRELUDE A D’AUTRES PRESSIONS POLITICO-DIPLOMATIQUES ET ECONOMIQUES POUR EMPECHER BEYROUTH DE PERSISTER DANS SA POLITIQUE DE DEFENSE DE SES INTERETS NATIONAUX QUI NE COÏNCIDENT PAS NECESSAIREMENT AVEC LES DESIDERATA DES PUISSANCES OCCIDENTALES QUI CHERCHENT A SAUVER LA MISE A ISRAËL « (PERSPECTIVES, MAROC)

Du côté libanais, on craint que la visite du Président français ne soit le prélude à « d’autres pressions politico-diplomatiques et économiques pour empêcher Beyrouth de persister dans sa politique de défense de ses intérêts nationaux qui ne coïncident pas nécessairement avec les desiderata des puissances occidentales qui cherchent à sauver la mise à Israël ». Bien des observateurs libanais évoquent une offre française (et occidentale) indécente de vouloir « internationaliser » le port de Beyrouth… Cela sans parler des « indiscrétions » se rapportant à la paralysie de la résistance libanaise, Hezbollah en tête, face à l’entité israélienne et au fameux « deal du siècle » promu par l’administration US.

LE STORYTELLING DE LA PROPAGANDASTAFFEL DE MACRON

Les médias aux ordres de l’Elysée – LCI, France24, BFM et autres I24 – nous jouent depuis 48h un show indécent, un storytelling destin é à appuyer la politique de Macon. Qui est ici celle d’Israël et du FMI. Manifestants et bains de foule présentés comme « la colère des libanais », alors qu’il s’agit de la bourgeoise des quartiers pro-occidentaux. Défilé des « experts » et autres politologues pro-israéliens, comme Encel ou Del Valle.

Sans oublier en boucle l’inénarrable BHL sur LCI (tout juste chassé de Misratta par les libyens en colère), venu exprimer son amour des libanais et des arabes (sic). « Ceux qui voient dans cette attitude un réflexe de néocolonialisme sont obtus », a argué Bernard-Henri Lévy en réponse à des critiques qui au Liban ont dénoncé vigoureusement le comportement d’Emmanuel Macron à Beyrouth, lequel a affirmé qu’il allait « [leur] (les dirigeants libanais, ndlr) proposer un nouveau pacte politique » et qu’il allait « revenir le 1er septembre » pour juger de visu l’exécution de la feuille de route de Paris ! Pour Bernard-Henri Lévy, cette sortie incongrue du président français est un « électrochoc » qui « veut dire [que] ça ne peut plus durer, un pays qui est contrôlé par le Hezbollah » et « sur lequel tous ses pays voisins et toutes les puissances régionales viennent vider leurs querelles [car] ils [le] considèrent tous comme une sorte de paillasson où ils viennent s’essuyer les pieds après ou avant de se faire la guerre ». Autrement dit, aucun pays n’a le droit de s’ingérer au Liban, hormis la France. Au moulin de qui BHL porte de l’eau? Pas à celui de la France mais à celui d’Israël.

LE GRAND OUBLI DE LA ‘LOI CESAR’

Sur les médias aux ordres de l’Elysée, dans des programmes en boucle sur le Liban, un grand oubli (à commencer par les « experts »). Pau mot, pas une mention de la ‘Loi César’, les sanctions américaines du Régime Trump contre Damas qui ravagent les économies du Levant (pas seulement la Syrie mais le liban, l’Irak et l’Iran) :

* Lire sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LA LOI DITE ‘CÉSAR’ (III) : UN DEGAT COLLATERAL, LES RELATIONS SYRIE-LIBAN ET L’ECONOMIE LIBANAISE
http://www.lucmichel.net/2020/06/16/luc-michels-geopolitical-daily-la-loi-dite-cesar-iii-un-degat-collateral-les-relations-syrie-liban-et-leconomie-libanaise/

II-
QUEL ROLE GEOPOLITIQUE LA FRANCE ENTEND ENCORE JOUER AU LIBAN ?

Les historiens Stéphane Malsagne et Dima de Clerck, spécialistes du Liban (2), reviennent dans le JDD (Paris) sur la relation entre ce pays et la France, « les raisons de la relation particulière qu’entretiennent la France et le Liban depuis de nombreuses années », alors qu’Emmanuel Macron était à Beyrouth ce jeudi…

« LE LIBAN EST PLUS QUE JAMAIS POUR PARIS SON OBSERVATOIRE PRIVILEGIE AU MOYEN-ORIENT »

« La France est « protectrice » traditionnelle des chrétiens d’Orient depuis les capitulations de 1528 signées par François Ier et Soliman le Magnifique. Napoléon III envoya une expédition humanitaire inédite après les massacres dont ont été victimes les chrétiens au Liban et en Syrie en 1860. La France possède au Levant d’importants intérêts culturels et économiques à la fin du 19e siècle. C’est aux Jésuites lyonnais que l’on doit la fondation en 1875 de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Ce sont les capitaux français entre autres qui ont permis le développement du port de Beyrouth aujourd’hui détruit ».

LA REALITE DU MANDAT COLONIAL :
LA FRANCE A-T-ELLE JAMAIS ETE L’AMIE DU LIBAN ?

Mandataire colonial après 1918, après s’être partagée avec Londres les provinces ottomanes par la grande rapine coloniale des Accords Sykes-Picot en 1916 (1). En fait Pariq a brisé le mouvement d’indépendance arabe, séparé le Liban de la Syrie et brisé leur développement historique : « Pendant la Première Guerre mondiale, le rôle et la responsabilité de la France dans la formation des frontières des futurs Etats arabes et de leurs conséquences ultérieures est bien connu à travers les accords Sykes-Picot (1916). En avril 1920, la conférence de San Remo entérine les frontières des futurs Etats mandataires accordés par la Société des nations (SDN) à la France et à la Grande-Bretagne. Et c’est la France qui crée le Liban officiellement en 1920 et le proclame à la Résidence des Pins à Beyrouth. La France va conserver un mandat sur le Liban jusqu’en 1943 et ses troupes vont demeurer sur place jusqu’en 1946 ». Hier sur LCI, BHL expliquait que le Liban était un cadeau des Gaullistes, ces « champions de la liberté ». oubliant qu’en 1946 ils avaient bombardé Damas ! BHL est décidément le roi des l’imposture …

« L’Etat du Grand Liban a été créé en 1920 par la France avec l’appui du Patriarche maronite à la demande des nationalistes libanais qui refusaient d’intégrer le Liban dans un Etat arabe » ajoutent nos historiens dans de grands raccourcis. « C’est le général Gouraud qui est à l’origine de la proclamation du Grand Liban le 1er septembre 1920 après une victoire militaire remportée sur les troupes chérifiennes de Faysal » (la Grande Syrie). « Entre 1920 et 1943, le Liban est dirigé par des hauts commissaires français et ses premières institutions datant de 1926 sont l’œuvre du mandat français. Ce sont ces institutions (à travers l’article 95) qui ont consacré le principe du confessionnalisme politique tant décrié aujourd’hui ». Et ont rendu le pays ingouvernable.

L’ENNEMI DAMASCENE

La carte anti-syrienne est une tradition française (quelque soit la nature des régimes au pouvoir à Damas) depuis 1918 jusqu’au soi-disant « printemps arabe » de 2011 : « la diplomatie française n’a jamais caché ses sympathies pour le camp anti-syrien ».

« Conserver cette amitié avec le Liban » est « avant tout stratégique pour garder un point d’appui dans la région » : « Après la victoire militaire remportée par Bachar al-Assad en Syrie et les nouvelles dynamiques de fragmentation à l’œuvre en Irak et en Syrie consécutives à l’élimination des territoires tenus par Daech, le Liban est plus que jamais pour Paris son observatoire privilégié au Moyen-Orient et un espace levier de sa politique dans la région, mais aussi de sa politique culturelle (le Liban étant un pays officiellement francophone) » (3). Mais aujourd’hui, et Macron se méprend sur sa politique, qui est « la géopolitique du rétroviseur » : « Paris n’a plus aujourd’hui d’influence réelle sur le jeu libanais face au poids de l’axe Washington-Riyad-Tel-Aviv d’une part et de l’axe Damas-Téhéran de l’autre » ! « Pour une certaine frange de Libanais francophiles, majoritairement chrétiens mais pas seulement, la France conserve plus ou moins l’image de la Tendre mère (« al-umm al-hanoun ») protectrice, mais cette image a été entachée durant la guerre et est employée très souvent à présent dans une formulation ironique pour mettre surtout l’accent là où la France a lâché ses « amoureux » libanais. Pour d’autres Libanais encore, les interférences de Paris sont souvent suspectées d’ingérences néocoloniales dans les affaires de son ancien mandat (…)La formule récente du ministre Jean-Yves le Drian, « aidez-nous à vous aider », montre que Paris sort en outre de plus en plus de sa neutralité en blâmant le gouvernement de Hassâne Diab en place depuis janvier 2020 pour l’aggravation de la crise politique et économique que traverse le pays, exacerbée par le soulèvement d’octobre 2019 ».

NOTES ET RENVOIS :

(1) Les accords Sykes-Picot, typiquement impérialistes ou colonialistes, sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni (avec l’aval de l’Empire russe et du royaume d’Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre (espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne) en plusieurs zones d’influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l’Empire ottoman. Ces accords secrets n’ont été finalement révélés au grand public que le 23 novembre 1917 dans un article des Izvestia et de la Pravda et le 26 novembre 1917 puis repris dans un article du Manchester Guardian.
Les accords Sykes-Picot ont pris de l’importance sous la forme d’une légende noire attribuant certains événements supposés aux Alliés pendant la Première Guerre mondiale, nourrissant plus tard les prétentions nationalistes arabes et islamistes.
Mark Sykes, et François Georges-Picot, l’accord dit Sykes-Picot est conclu entre la France et le Royaume-Uni à Downing Street entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire d’État au Foreign Office. Il prévoit à terme un découpage du Proche-Orient, c’est-à-dire l’espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne, alors partie intégrante de l’Empire ottoman. L’Empire russe participe aux délibérations et donne son accord, comme l’Italie, aux termes du traité secret. Le Proche-Orient est découpé, malgré les promesses d’indépendance faites aux Arabes, en cinq …

(2) Voir Le Liban en guerre (1975-1990), par Stéphane Malsagne et Dima de Clerck. Belin éditeur, Juin 2020.
Stéphane Malsagne est aussi l’auteur de Sous l’oeil de la diplomatie française. Le Liban de 1946 à 1990 (Geuthner, 2017).

(3) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
* LES EMISSIONS QUI COMPLETENT L’ANALYSE : LE ‘SOFT POWER FRANCAIS’ ET LA FRANCOPHONIE : ENTRE GUERRE CULTURELLE ET GEOPOLITIQUE (III)
http://www.panafricom-tv.com/2018/10/11/luc-michels-geopolitical-daily-les-emissions-qui-completent-lanalyse-le-soft-power-francais-et-la-francophonie-entre-guerre-culturelle-et-geopolitique-iii/
* Et XVIIe SOMMET DE L’OIF A IEREVAN :
QUE REPRESENTE LA FRANCOPHONIE ET SES ENJEUX GEOPOLITIQUES ?
http://www.lucmichel.net/2018/10/11/luc-michels-geopolitical-daily-xviie-sommet-de-loif-a-ierevan-que-represente-la-francophonie-et-ses-enjeux-geopolitiques/

(Sources : AFP – Perspectives – JDD – EODE Think Tank)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
________________

* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
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